Sortir du « nickel casserole » et faire des batteries

« S’il y a bien un outre-mer qui a la possibilité d’accéder à une économie rapidement décarbonée et pas chère, c’est bien la Nouvelle-Calédonie », a affirmé Gérald Darmanin, à la CCI. ©A.-C.P.

Le ministre l’a dit et répété lors de son déplacement en mars : l’industrie du nickel ne fonctionne pas. Gérald Darmanin l’a à nouveau rappelé jeudi 1er juin à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), lors du séminaire de la Fédération des entreprises d’Outre-mer (Fedom). Notamment parce qu’il « coûte trop cher à produire du fait des process industriels et de l’énergie ». Et que cette dernière est très carbonée.

C’est ce secteur que la transition énergétique doit cibler en premier. Ces sujets sont certainement abordés au sein du groupe de travail sur le nickel, qui s’est d’ailleurs réuni vendredi soir, au haut-commissariat.

Du nucléaire ?

Ce qui est sûr, c’est que l’État ne veut plus aider le secteur. « Il faut une révolution du nickel qui arrête de demander des subventions : chaque année, nous faisons un chèque », a-t-il déclaré sur NC La 1ère dimanche soir.

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer avait déjà fait la leçon à la CCI. « Si l’argent que nous mettons dans les usines l’avait été dans la transition énergétique, nous aurions fait à la fois le rendez-vous de la transition et nous aurions avancé vers l’autonomie énergétique de la Nouvelle-Calédonie. » Changer la méthode pour donner un avenir au nickel calédonien.

Ce dernier pourra-t-il alimenter la nouvelle usine de batteries qui vient de s’ouvrir dans le Nord-Pas-de-Calais ? « C’est le but qu’il faut atteindre. » Ce qui nécessite de produire du « nickel batterie » et non du « nickel casserole ».

Ensuite, il faut avoir accès à une énergie moins chère et décarbonée. Les pistes évoquées : le gaz, l’hydraulique, le solaire et… le nucléaire. « Il ne faut pas écarter le mini réacteur. » Certes, cela pose des questions, reconnaît Gérald Darmanin. « Il y a la faisabilité technique et l’acceptation par les pays voisins, mais ce n’est pas totalement à exclure. » Jean-François Carenco abonde. « S’il y a deux territoires où on peut faire du petit nucléaire, c’est ici et La Réunion. »

Anne-Claire Pophillat

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