Quel bilan pour la CCI ?

Guillaume Martineaud, membre consulaire, Cyrille Berhault, représentant secteur services, David Guyenne, président, et Dominique Nixon, pour le commerce : une partie de la liste Une Chambre pour tous élue en 2019 et candidate aux prochaines élections. © A.-C.P.
David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), entouré d’une partie de son équipe, a dressé le bilan de plus de quatre ans passés à la tête de l’institution. Gestion des crises – Covid, institutionnelle, nickel –, accompagnement des entreprises, développement de l’export. Un bilan jugé satisfaisant pour la liste qui se présente à sa succession.

 

70 % des objectifs atteints

Des 36 propositions portées par la liste de David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d’industrie, 70 % ont été réalisées. Et ce, « malgré un contexte très compliqué de crises successives » : Covid, référendum, guerre en Ukraine, inflation, requin, nickel… « Nous avons été là à chaque moment pour accompagner les entrepreneurs qui ont pu s’appuyer sur la CCI. »

Il reste cependant des choses à réaliser : « la transition vers un aéroport encore plus adapté » pour La Tontouta, l’essor de la formation, l’ouverture sur des secteurs à potentiel comme le tourisme, la maintenance, le maritime, pour ainsi « arriver à une Nouvelle-Calédonie moins dépendante d’une mono activité par le nickel ». Surtout, la CCI veut compter dans le débat institutionnel en tant qu’acteur de la société civile.

« Non partisane », estime David Guyenne, la structure « apporte un point de vue différent », un modèle qui « transcenderait les clivages et les oppositions politiques ». Lequel ? Placer l’économie au cœur de la société. « L’essentiel n’est pas l’indépendance ou la non-indépendance, mais de trouver le chemin qui va nous apporter une plus grande prospérité, une autonomie économique et un épanouissement social. »

Le potentiel de l’export

La CCI est devenue membre du réseau Team France Export (20 000 entreprises françaises accompagnées en 2022). Une conseillère internationale dédiée a été recrutée et un guichet unique mis en place. En novembre, une première mission conjointe menée par les deux chambres de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française avec dix entrepreneurs s’est déplacée à Singapour.

L’export représente « un levier de croissance essentiel », estime Guillaume Martineaud, membre consulaire. « Nous devons accompagner les entreprises calédoniennes à gagner des marchés sur des îles voisines comme Fidji, Vanuatu, Salomon… », poursuit David Guyenne, évoquant notamment le secteur du BTP.

Marque Cagou et duty-free

Parmi les autres réalisations, la création de la marque Cagou ‒ en partenariat avec la Fédération des industries ‒, dont l’objectif est de valoriser la production locale. Cinquante-trois industriels ont signé la charte. Le secteur du commerce, touché par la baisse du pouvoir d’achat et l’inflation, cherche à relancer la consommation.

Un des moyens serait le déploiement du duty-free, explique Dominique Nixon, élue. « Le principe, comme cela se fait ailleurs, est qu’il soit possible d’acheter dans toutes les boutiques et ensuite de bénéficier d’une détaxe en prouvant qu’on emporte ses emplettes en dehors du territoire. » La CCI estime le potentiel à 1 milliard de francs. Les croisiéristes, qui dépensent peu, sont particulièrement ciblés. « Tout est prêt au niveau des douanes, le dossier est sur le bureau du gouvernement. »

L’aéroport de la Tontouta

La CCI gère également des infrastructures : la gare maritime de Nouméa et l’aérodrome de Magenta (depuis 2013), dont la concession a été renouvelée pour sept ans le 1er janvier. « On a dû se battre pour rester l’opérateur, souligne David Guyenne. Avec notre ADN de chefs d’entreprise, on a réussi à amener la plateforme à l’équilibre alors qu’elle perdait plusieurs dizaines de millions de francs avant notre intervention. »

Surtout, la CCI a candidaté pour conserver la concession de l’aéroport international de La Tontouta, qu’elle gère depuis 1968, « en tant qu’acteur calédonien historique qui a su montrer sa capacité de performance et d’investissements ». Face à elle, Vinci Airports, leader mondial des concessions aéroportuaires. Le résultat de l’appel d’offres est attendu en juillet. En cas de réponse négative ? « Nous prendrions acte et déciderions des différentes conséquences en tant qu’élus. »

Anne-Claire Pophillat

Les femmes

Les femmes représentent entre 10 et 15 % des chefs d’entreprise, selon David Guyenne. « Mais elles constituent 20 % des élus de cette mandature, précise le président. C’est plus que le ratio, même si c’est insuffisant. » Un des objectifs de l’équipe, rendre le monde économique plus accessible aux « femmes, jeunes, Kanak… L’entreprenariat et l’initiative doivent être ouverts au plus grand nombre ».

L’élection

Le scrutin se tiendra le 5 décembre à Nouméa, Koné et Lifou et, pour la première fois, par voie électronique. Les 13 500 chefs d’entreprise inscrits au registre du commerce et des sociétés sont appelés à voter pour désigner les représentants de leur secteur d’activité qui vont constituer l’assemblée consulaire : , services (13 élus), industrie (11 élus), commerce (9 élus). En 2019, à peine 10 % des ressortissants de la CCI s’étaient exprimés.

En 4 ans…

La CCI a accompagné + de 10 000 sociétés, formé près de 13 000 chefs d’entreprise et salariés et + de 1 400 étudiants, accueilli près de 3 millions de passagers dans les aéroports de La Tontouta, Magenta et Lifou et + de 502 000 croisiéristes à la gare maritime.