[Edito] De très graves responsabilités

Les cicatrices calédoniennes se sont rouvertes cette semaine, et les conséquences des terribles violences perpétrées sont encore difficilement mesurables. Il y a d’abord les pertes humaines. Et puis les pertes économiques dans un territoire déjà à bout de souffle. Toutes les entreprises détruites ne pourront se relever et quand bien même, souhaiteront-elles encore s’investir ?
Notre image était déjà ternie…

Chômage, pauvreté, les conséquences sociales seront profondes. La difficile entente entre les peuples souffrira encore davantage de ce qui a été infligé. Et dans ces domaines, les premiers à en pâtir seront à n’en point douter, les plus défavorisés, ceux qui n’ont rien demandé mais qui pourront eux aussi être pénalisés, marginalisés.
Cela suscite tristesse, mais aussi colère. Comment un travail de près de 40 ans depuis les accords a pu être ainsi anéanti ? Nos aînés doivent se retourner dans leurs tombes. La situation a certes toujours été fragile, mais elle tenait. Et le territoire avait bien avancé.

Ne mâchons pas nos mots. Ce travail de longue haleine a été anéanti par une série de mauvaises et dangereuses décisions prises par des représentants manquant de hauteur. Le tournant pris ces derniers jours, le plus lamentable qui soit, était prévisible même si son ampleur ne l’était pas. Il n’a pas été empêché, pire il a été déclenché. Et les responsabilités se situent à tous les niveaux : l’État qui persiste dans des méthodes qui ne fonctionnent pas, jusqu’à une dernière « main tendue » avec encore un ultimatum… Emmanuel Macron, pourtant bien informé dans son plus proche entourage, n’aura distillé, ici aussi, que la discorde… L’État qui a failli à anticiper la protection de la population en tardant à envoyer des renforts.

Les non-inépendantistes qui ont attisé la haine durant des semaines, et pousser cette marche forcée, ne sont pas en reste.
Et enfin… Les indépendantistes qui ont abusé du temps, aux discours versatiles et dont certains viennent de montrer leur vrai visage. Le plus radical avec cette CCAT prétexte. Quant à appeler à « lever le pied » ? C’est trop tard, le mal est fait. Tous ont failli à leurs responsabilités à de tels niveaux que cela en est incompréhensible. Et l’on s’interroge : quelle est aujourd’hui leur crédibilité à continuer à nous représenter ?