Moins de devoirs à la maison ? Moins de mathématiques ? Du jardinage ? Du cheval ? S’ils avaient la possibilité de choisir, qu’est-ce que les enfants et les adolescents souhaiteraient apprendre sur les bancs de l’école ? Nous leur avons posé la question.
La Palme d’or de la meilleure idée revient à… Lucas, 6 ans et demi, en CE1 à Nouméa. Derrière l’élève sérieux qui souhaiterait avoir plus de mathématiques et d’histoire en classe, Lucas rêve secrètement d’une autre matière qui serait tout aussi essentielle. « Je voudrais apprendre les Pokémon. »
L’avantage, c’est qu’il possède tout le matériel nécessaire à la maison : cartes, posters, livres, puzzles. Et il sait déjà comment il pourrait l’utiliser. « Je voudrais savoir la différence qui existe entre les types, ceux qui sont les plus forts et ceux qu’on peut combattre, comment on peut toujours gagner ! » Son objectif ? Devenir le meilleur dresseur de tous les temps. En parallèle, Lucas ne dirait pas non à plus d’expériences scientifiques à l’école, « comme dans un laboratoire ».
Une envie partagée par Mathias, 7 ans, de La Foa. « Comme dans la série Le Super labo d’Emily, il y a une école pour faire de la chimie. » Il se voit déjà réaliser une piscine de slime, cette pâte gluante et extensible qui fait fureur chez les jeunes.
DES POKÉMON AUX ANIMAUX RÉELS
De son côté, Kenzo de Païta, 6 ans, souhai- terait apprendre « à planter des arbres et des fleurs », en plus des maths, des sciences et de l’anglais. Mélia, 6 ans et demi, aspire, en plus du calcul, à des leçons d’équitation. « Il y aurait des poneys dans la cour, ce serait un centre équestre avec une carrière. » Encore mieux, elle aimerait « manger des hamburgers, des bonbons, des glaces, du pop-corn et plein de sucreries ».
Qui, à 6 ans, ne serait pas d’accord avec ça ? Christina, 8 ans, voudrait que ses professeurs lui enseignent de quelle façon élever les animaux. « Comment bien s’occuper des chats, des chiens, des lapins. » Scolarisée en CM1, Angelina, 9 ans, préfèrerait étudier une autre langue comme « le chinois ou le japonais, car c’est assez difficile à écrire ».
UN NOUVEAU RYTHME SCOLAIRE
Les plus grands ont une autre image de l’établissement idéal. Celui qui leur correspondrait davantage. Léandre, 11 ans, imagine très bien de nouveaux cours qui viendraient se rajouter aux matières principales. « Nous pourrions faire du jardinage, de la cuisine ou du bricolage, des activités que nous ne pratiquons presque jamais ou même pas du tout. »
Emy-Lou, 11 ans, en 5e à Bourail, voudrait seulement trois cours obligatoires : français, anglais et maths. « J’aimerais avoir certaines matières optionnelles, car même si on n’aime pas vraiment ça, ça compte dans la moyenne. » La collégienne pense que les élèves devraient pouvoir se spécialiser rapidement lorsqu’ils savent déjà ce qu’ils veulent faire plus tard. Célia, 12 ans, envisage par exemple de devenir hôtesse de l’air. Pour elle, « ce serait bien d’avoir plus de possibilités en langues ».
Suivre des cours d’anglais dès le plus jeune âge aurait plu à Samira, actuellement en BTS Négociation et digitalisation de la relation client. La Bouraillaise de 20 ans réfléchit également à un nouveau rythme scolaire qui serait bénéfique aux élèves. « Le matin, on pourrait avoir nos cours normaux et les après-midi, suivre des cours de théâtre, des activités artistiques et sportives ou même des travaux manuels. »
Certains adolescents attendent davantage d’accompagnement « sur tout ce qui est violence, sexualité, maladie » dans les collèges et les lycées, ou encore des sensibilisations plus poussées sur le harcèlement scolaire. Une chose est sûre. Qu’ils aient 6 ou 20 ans, les jeunes savent être force de propositions. Lucas et ses camarades croisent les doigts pour que leurs idées soient retenues dans les prochains programmes.
Edwige Blanchon
Photo : Des jeunes scolarisés de la primaire au lycée donnent leur avis sur ce qu’ils aimeraient apprendre à l’école. / © DR et C.M.
