[Édito] Une erreur

Le FLNKS affiche au grand jour son rapprochement avec l’Azerbaïdjan. Le président UC du Congrès a profité du déplacement d’une délégation indépendantiste à Bakou pour faire signer une convention de coopération parlementaire. Avant cela, des échanges, soutiens et affichages lors des dernières manifestations avaient déjà interpellé. Les liens avec le FLNKS existent depuis 2018, alors que l’Azerbaïdjan présidait le mouvement des non-alignés, États qui luttent contre le colonialisme.

Pourquoi cela choque-t-il ? Parce que ce régime autoritaire du Caucase est accusé de « génocide », de nettoyage ethnique en Arménie (120 000 personnes chassées du Haut-Karabakh), de destruction de patrimoine, d’avoir accordé des largesses à des parlementaires européens pour éviter d’être épinglé sur le respect des droits humains (« diplomatie du caviar »), d’avoir fait emprisonner des journalistes, etc.

La France, qui abrite la plus grande communauté arménienne d’Europe, n’est plus en phase depuis cette guerre. Chacun renvoie les diplomates, un Français a été arrêté pour espionnage et le lycée français de Bakou va fermer. Une campagne d’ingérence numérique contre les JO est aussi apparue. Et on apprend qu’une déstabilisation viserait les territoires français ultramarins.

Avec son autonomisation et le fait que la Russie soit bien occupée en Ukraine, l’Azerbaïdjan est monté en puissance, selon un article récent du Monde où l’on explique qu’il est aussi un partenaire important pour l’Union européenne, avec un doublement des importations de gaz d’ici à 2027. Cerise sur le gâteau : le pays accueillera en novembre la COP29 sur le climat ! Et vous savez quoi ? Des sénateurs coutumiers étaient justement dans la délégation à Bakou pour la « préparation de l’événement », sans savoir ce que faisait le Congrès, précise le président de l’institution, qui – c’est tout de même hallucinant – regrette les amalgames et l’instrumentalisation de cette affaire. N’a-t-on pas mieux à faire que de s’acoquiner avec de tels partenaires ? Quarante ans après la signature des accords et l’inscription sur la liste des territoires à décoloniser ? Certains membres de l’UC auraient été surpris par cette histoire, qui sera très probablement évoquée lors du comité directeur extraordinaire du parti samedi à Nouméa.