Diplôme universitaire Métallurgie : de purs produits Prony Resources

Lancé en septembre 2022, ce cursus en métallurgie permet à Prony Resources de renforcer son vivier d’opérateurs du procédé. La remise des diplômes s’est déroulée jeudi 8 juin à l’université. / © E.B.

Les quinze étudiants de la première promotion du DU Métallurgie, mis en place par l’Université de la Nouvelle-Calédonie et l’industriel, ont obtenu leur diplôme. Treize d’entre eux ont été recrutés par l’usine du Sud.

Décrocher un job avant même d’avoir reçu son diplôme en main propre. Peu d’étudiants peuvent se vanter d’un tel exploit. À part Alan Debels, Atalia Iloai, Venelia Siaki… et les autres. Ces jeunes Calédoniens viennent d’être recrutés par Prony Resources.

La plupart avaient déjà tenté leur chance à l’usine du Sud. Sans succès. « Je n’avais jamais eu de réponses », confie Atalia, 30 ans. Aujourd’hui, elle porte fièrement l’uniforme rouge et gris du site minier en tant qu’opératrice du procédé.

54 %

de femmes composent la première promotion.

13

personnes sur 15 ont été embauchées. Toutes ont été diplômées.

Le Diplôme universitaire (DU) Métallurgie, qu’elle a intégré l’an dernier, lui a permis d’atteindre son but. Une formation mise en place par la société minière en partenariat avec l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC). « Pour des besoins spécifiques, nous sommes en capacité d’ouvrir des diplômes universitaires. Avec Prony Resources, nous avons réfléchi à une formation, le contenu, les évaluations, le recrutement… », rappelle Cyril Marchand, 1er vice-président de l’UNC.

« On est une entreprise qui se doit d’offrir une opportunité de travail, de développement, d’insertion professionnelle pour les jeunes du territoire », appuie Guillaume Bernard, directeur des ressources humaines de Prony Resources.

800 HEURES QUI ONT PAYÉ

Atalia, mère au foyer à la recherche d’un emploi, tombe sur l’offre par hasard. Elle s’inscrit, effectue toutes les démarches avec l’aide de la Direction de l’emploi et du logement de la province Sud (DEL), et passe les tests. Avec 14 autres étudiants, elle intègre la première promotion du DU Métallurgie en septembre 2022.

Au programme : six mois de formation, répartis entre l’université et le site miner, avec un stage de deux mois au sein de l’entreprise. 800 heures essentielles qui lui permettent d’apprendre un métier. « Les étudiants ont suivi des cours en physique et en chimie, qui étaient la base théorique nécessaire pour la formation à l’université. Après, ils ont eu des cours sur le procédé métallurgique dispensés par les ingénieurs de Prony », explique Michael Meyer, responsable de la formation et maître de conférences en physique à l’UNC.

1 350

personnes sont salariées à Prony Resources.

Les étudiants doivent assimiler un tas de connaissances sur un temps relativement court. Surtout, ils doivent être à l’aise avec les matières scientifiques.  La plupart ont passé un baccalauréat dans cette filière.  À l’image d’Atalia, mais aussi d’Alan. « J’ai commencé une licence de maths mais je n’ai pas continué. Je voulais trouver un travail, mais comme j’avais un bac S, je voulais l’utiliser. » Le métier d’opérateur de procédé ? « Ça me plaît, assure-t-il. On surveille les équipements, que la production se passe bien. Je prélève des échantillons. »

Venelia Siaki, 21 ans, se sent également épanouie. Elle était étudiante en licence physique-chimie et, « comme ce n’était pas trop ça avec les études », elle a préféré rejoindre cette formation. Elle ne s’était pas imaginée travailler un jour pour l’usine du Sud. Le stage lui a permis de le faire.

CONTRATS À DURÉE DÉTERMINÉE… ET PLUS, SI AFFINITÉS

Venelia a été prise dans le projet Lucy, procédé qui doit permettre de traiter et de stocker les résidus produits par l’usine. « Je suis là où il y a l’assèchement des résidus », précise-t-elle.

Comme les douze autres étudiants de sa promotion, elle a été embauchée en contrat à durée déterminé de six mois, renouvelable. « S’ils confirment leurs bonnes performances au quotidien, il n’y a pas de raison qu’ils ne passent pas en contrat à durée indéterminé », indique Guillaume Bernard.

Ils auront également la possibilité de gravir les échelons. « Avec un bac +1, il y a plus de chance d’évoluer en interne. On a des programmes sur mesure pour faire des validations des acquis d’expérience. » Avantage qui intéresse particulièrement Venelia Siaki pour la suite.

Edwige Blanchon