Korehito Masuda : « La Japan Expo a commencé avec quelques centaines d’amateurs »

Né en 1960, Korehito Masuda a connu les premiers dessinés animés japonais en noir et blanc, puis le succès des années 1980 avec Albator ou encore Sailor Moon. © B.B

L’une des missions du consul japonais à Nouméa est de promouvoir la culture de son pays. Korehito Masuda se réjouit que les bandes dessinées japonaises y participent sur le territoire, notamment à travers Go Manga ou le festival de Manga NC.

DNC : Deux manifestations culturelles vont se dérouler autour du manga
et du Japon en mai. Qu’en pensez-vous ?

Korehito Masuda : C’est une découverte et j’espère bien que cela va continuer. Le manga est devenu un outil culturel pour véhiculer l’image du Japon. Le gouvernement japonais n’a jamais pris l’initiative de diffuser le manga au monde entier. Il a compris après son influence. Notre ministère organise en ce moment son 17e concours de mangakas amateurs, le Japan International Manga Award*. Le gagnant de cette compétition se rendra au Japon. Les jeunes talents calédoniens peuvent participer jusqu’au 7 juillet.

Une Japan Expo comme à Paris pourrait-elle être organisée à Nouméa ?

La Japan Expo a commencé dans un établissement scolaire avec quelques centaines d’amateurs. Quatre étudiants français ont monté ce festival. Maintenant, chaque année, au mois de juillet, il réunit 250 000 personnes pendant quatre jours. C’est énorme. Pourquoi ne pas développer les manifestations de Dumbéa ou bien de Païta ? S’il faut trouver des partenaires, on pourra faire des choses. Cela pourrait marcher.

Êtes-vous surpris par l’engouement local autour de la culture japonaise ?

Je ne m’y attendais pas. Certes, la Nouvelle- Calédonie a été une destination favorite des jeunes couples japonais. Maintenant, ce sont plutôt les Calédoniens qui s’intéressent à notre culture. C’est une très bonne chose. Les 130 ans d’histoire de l’immigration japonaise en Nouvelle-Calédonie ont apporté leur bagage culturel au sein de la société calédonienne. Je suis surpris par le nombre d’élèves qui apprennent le japonais. J’aimerais, avec la coopération de la Fondation du Japon, l’équivalent de l’Institut français, aider à la formation des professeurs. Il n’y a pas assez d’enseignants qualifiés. C’est un problème. C’est aussi dommage qu’il n’y ait pas beaucoup de restaurants japonais. Les Calédoniens ont la culture de manger du poisson cru. Je voudrais faire la promotion de la cuisine japonaise en invitant des chefs et faire connaître le saké (l’alcool de riz japonais, NDLR) déjà très populaire à Paris.

Propos recueillis par Brice Bacquet

*Pour participer au concours de mangas du ministère japonais des Affaires étrangères, rendez-vous sur www.manga-award.mofa.go.jp (en anglais ou japonais).

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