À l’occasion de son anniversaire, le cinéma de Nouméa fait découvrir ses coulisses, samedi 10 septembre. Les visiteurs, cinéphiles ou simples curieux, pourront déambuler dans les locaux techniques et l’histoire du lieu.
Monter les escaliers du Cinécity avec Douglas Hickson revient à retourner dans le passé d’une épopée familiale. À chaque étage, les affiches de films et les photographies historiques inspirent une anecdote au directeur du cinéma de Nouméa. « Tous les Calédoniens sont allés au cinéma, ils ont tous un souvenir », assure-t-il.
L’enfant qui a grandi sur les fauteuils des salles obscures en a peut-être plus que d’autres. Au premier étage, l’arrière-petit-fils du fondateur évoque les débuts de l’aventure en 1912 dans des locaux entièrement en bois. L’actuel cinéma se trouve peu ou prou sur le même emplacement.
Pratique
Depuis, de nombreux acteurs et lieux se sont ajoutés au générique. Quatre générations se sont succédé et sept cinémas sont sortis de terre, un peu partout dans Nouméa. Les cinémas Hickson ont connu tour à tour le numérique, la couleur, le parlant et la fin du muet. « En 1933, mes grands-parents sont partis en Australie et en Métropole pour rapporter des films parlants, retrace le descendant. Ils ont alors découvert les problèmes d’acoustique. Le son résonnait parce que la première salle était en terre battue et recouverte de tôle. » L’entreprise s’est développée, a racheté des concurrents, ouvert des salles, en a fermé d’autres.
Au dernier étage, les fichiers informatiques ont remplacé les rouleaux de pellicule. Les ordinateurs, les projecteurs.
Du Liberty au Cinécity
Les noms et les formes ont changé et évolué. Du Liberty au Cinécity, les multiplexes ont supplanté les complexes. Les grandes salles ont été divisées en petites. « Avec la télévision dans les années 1970, les salles se sont vidées. Le premier réflexe a été d’en faire plusieurs pour proposer plusieurs films en même temps. » La société a résisté à l’avènement des cassettes, puis des DVD, en agrandissant et en multipliant les écrans.
Aujourd’hui, le Cinécity s’adapte à « la troisième grande transformation » : le cinéma à la demande. « On n’a plus besoin d’aller au cinéma, les images sont partout », déplore Douglas Hickson. Les équipes du multiplexe ont remonté le temps pour trouver une solution. Ils proposeront prochainement un remake d’un de leurs plus grands succès en rouvrant le drive-in du Pont-des-Français, seize ans après sa fermeture. La grande saga des Hickson n’en est pas à son dernier épisode.
Brice Bacquet
Photo : En 110 ans, les cinémas Hickson ont été légués de père en fils, de Thomas à Walter, de Walter à Bob, jusqu’aux trois frères : Douglas (photo), Thomas et Walter. / B.B.
Dans notre dossier
Chronologie des cinémas Hickson(1)