[DOSSIER] Ils enquêtent pour faire la lumière sur l’histoire de Dumbéa

La commune de Dumbéa a trouvé la combinaison parfaite pour allier patrimoine et divertissement, sans que ce soit barbant. Un escape game sur l’histoire de la commune a séduit les habitants qui sont venus enquêter, le week-end dernier, à l’ancienne gendarmerie de Koutio. Toutes les dates affichent complet.

L a nuit tombe sur l’ancienne gendarmerie de Dumbéa. Derrière les grilles de ce lieu déserté depuis quelques mois, quelque chose se trame. Une ombre passe devant la fenêtre. C’est l’inspecteur Bérurier. Il est déjà sur place avec un agent pour tenter de résoudre l’enquête. Mais l’incident est trop grave. Il a besoin de son équipe pour comprendre ce drame infâme : le vol de la caisse qui roule de Mamie Kati.

Dénouer ce crime ne sera pas une mince affaire. Les enquêteurs n’ont qu’une heure pour le faire et doivent déchiffrer dix énigmes sur l’histoire et le patrimoine de Dumbéa. Heureusement, les volontaires ne manquent pas dans cette enquête policière imaginaire, proposée à l’occasion du Mois du patrimoine. Tous les créneaux affichent complet.

Un scénario original

« L’escape game fonctionne bien. Le patrimoine n’est pas forcément accessible et des gens parfois ne se sentent pas légitimes. Là, ils le découvrent tout en s’amusant de manière ludique et pédagogique. Le côté énigme plaît. C’est comme regarder un film, mais on est l’acteur », sourit Célia Martin, chef du service culture et patrimoine à la ville de Dumbéa.

Clémence, Aurélie, Aline, Nadège et Julie font partie des premières équipes à se lancer. Mamie Kati, marionnette géante créée lors d’une résidence de création au Studio 56, leur montre le chemin. Avec trois autres équipes, elles pénètrent dans la caserne plongée dans le noir complet. Équipées de lampe torche ou d’une frontale, elles passent de salle en salle à la recherche d’indices.

Julien Dulaurans, gérant de l’agence Événements, est également le créateur d’Escape Game NC. / E.B.

Des plans, des vieilles photos de Dumbéa, et des toiles d’araignée géantes sont sur leur passage. «Vous avez à disculper des gens. Il ne vous reste plus que 40 minutes », prévient l’inspecteur. Sa voix rauque résonne dans les cachots. Des graffitis sont toujours inscrits sur les portes. « L’ancienne gendarmerie donne une ambiance. Les cellules sont encore dans leur jus », souligne Célia Martin. De quoi convaincre le gérant de l’agence Événements, Julien Dulaurans (alias l’agent), de monter un scénario dans cet endroit original. Il s’est servi des informations transmises par la commune pour préparer cet escape game spécial patrimoine, accessible à toute la famille.

Si le lieu peut donner des frissons, le jeu, lui, ne fait pas peur. Aucun monstre ou zombie ne court après les joueurs dans les couloirs de la caserne. « L’idée était d’aller vers le jeune public. » Et au bout d’une heure à se triturer la cervelle pour trouver le coupable et rendre la précieuse caisse à savon à Mamie Kati, les retours sont unanimes chez les familles. « Le lieu est super sympa. C’était un peu difficile mais c’est bien, ça fait réfléchir », confient les membres d’une équipe à leur sortie. Enfiler un costume de détective a convaincu les participants de se replonger dans les richesses de leur commune. Avec cet escape game, Dumbéa a trouvé la clé pour que les habitants s’intéressent à leur histoire.

Edwige Blanchon

Photo : Quatre équipes s’affrontent en même temps durant une heure dans un lieu atypique. / E.B.

Des événements gratuits

Cette année, la commune de Dumbéa a mis le paquet pour faire découvrir ou redécouvrir ses atouts avec de nombreux événements gratuits. En plus des escape games qui ont été organisés le week-end dernier et qui se poursuivent ce samedi, la Micro-Folie, au sein du MK2, propose deux playlists d’œuvres à découvrir sous forme de visite guidée, jusqu’au 18 septembre.

Des circuits découverte en petit train sont également programmés, samedi 10 et samedi 17 septembre. « Ça faisait quelques années qu’on ne participait pas à cette manifestation.
On voulait proposer pas mal d’activités, parce que le patrimoine est très riche à Dumbéa et on le connaît assez peu finalement.

Il y a pas mal de patrimoine bâti qui a disparu ou qui n’est pas forcément visible », précise Célia Martin. Une manière pour les habitants et les jeunes générations de mieux comprendre dans quel milieu ils évoluent et surtout de mieux s’approprier cette culture et cette identité dumbéenne, chères à la municipalité. Plus d’informations sur le site internet de la ville : www.ville-dumbea.nc