Des plantes aux superpouvoirs

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Tamanou, niaouli, chou kanak, herbe à verrue… Les armoires à pharmacie calédoniennes regorgent de ces trésors, utilisés comme remèdes depuis des millénaires.

De nos jours, les populations océaniennes continuent d’avoir recours à la médecine traditionnelle en parallèle des thérapies conventionnelles. Les « bobos » du quotidien, comme la toux, les nausées, les douleurs, sont par exemple soignés par cette « petite » médecine. Les guérisseurs possèdent leur propre pharmacopée, constituée de plantes cultivées ou entretenues dans leur milieu naturel.

Mais ces connaissances, qui proviennent d’un héritage oral, transmises de génération en génération, se perdent peu à peu. Plusieurs travaux sont actuellement menés pour sauver ces savoirs traditionnels mais aussi les valoriser.

Les bienfaits et les risques n’étant pas toujours connus, ces pratiques ancestrales restent très souvent à la marge du système de santé. Des enquêtes se poursuivent sur le terrain auprès des tradipraticiens afin d’obtenir plus de détails et de valider scientifiquement l’usage de ces plantes médicinales. Certaines présentent des substances intéressantes qui peuvent répondre à des attentes pharmaceutiques.

À SAVOIR

Selon l’Organisme mondial de la santé (OMS), la médecine traditionnelle « se rapporte aux pratiques, méthodes, savoirs et croyances qui impliquent l’usage à des fins médicales de plantes, de parties d’animaux et de minéraux,
de thérapies spirituelles, de techniques et d’exercices manuels – séparément ou en association – pour soigner, diagnostiquer et prévenir les maladies ou préserver la santé ».

 

Dans notre dossier

Avec le travail de collecte, « on a fait ressurgir des savoirs oubliés »
Depuis sept ans, l’Institut kanak des plantes, de l’artisanat et des langues autochtones, collecte, protège, transmet et valorise les connaissances ancestrales sur l’utilisation des plantes. L’association œuvre à la mise en place d’une filière et plaide pour la création d’une école d’herboristerie. Entretien avec Subama Mapou, biologiste et herboriste, cofondatrice de l’Ikapala. →

Cinq plantes indigènes et leurs bienfaits
De nombreuses plantes, endémiques ou non, permettent de soulager maux et affections. L’utilisation de ces remèdes naturels ne substitue pas un avis médical ou les conseils d’un guérisseur traditionnel. Les doses doivent être respectées scrupuleusement. Avant de s’en servir, il est important d’identifier formellement ces végétaux auprès d’un botaniste, tradithérapeute, herboriste, pharmacien ou de toutes personnes compétentes.→

La médecine traditionnelle étudiée prochainement à l’université
En 2024, les médecins, infirmiers, étudiants en santé ou encore tradithérapeutes pourront suivre un cursus en ethnomédecine à travers un diplôme universitaire proposé par l’Université de Nouvelle-Calédonie (UNC).→

Un patrimoine cultivé par les scientifiques
Les plantes médicinales occupent toujours une place de choix dans la société mélanésienne. Ces savoirs ancestraux, dont la transmission se fragilise, font l’objet de plusieurs travaux afin d’être protégés, valorisés et utilisés à bon escient. →