Le service des archives de la Nouvelle-Calédonie ouvre ses portes, samedi 10 septembre, de 8 heures à 17 heures. Les visiteurs auront la chance de découvrir des trésors inédits, datés de l’époque du bagne.
Une véritable caverne d’Ali Baba. C’est la première pensée des visiteurs lorsqu’ils pénètrent dans les réserves des archives. Loin de l’image poussiéreuse et veillotte qu’on peut s’en faire, le bâtiment regorge de documents rares et précieux qui méritent d’être mis en lumière. Le Mois du patrimoine est l’occasion rêvée pour ressortir quelques pépites des oubliettes.
Cette année, ce sont les moyens d’expression des condamnés du bagne qui sont mis en avant. Des trésors qui valent le coup d’œil. « Deux collectionneurs du territoire nous prêtent des objets qui ont été sculptés par les bagnards », précise Corinne Ample, bibliothécaire et chargée de valorisation des fonds patrimoniaux. Des coquillages gravés et dessinés par les forçats vont être exposés dans le hall et dans la salle de lecture. « C’est vraiment magnifique. Tout est dans la finesse. Là par exemple c’est un nautile, qui a été fait avec ce qu’ils avaient sous la main, avec des choses plus ou moins autorisées comme ils étaient bagnards. »
Des coquilles sculptées par des bagnards seront exposées. / DR
Une rare photo de détenus qui négocient les nautiles avant de les graver, une tabatière faite avec un os de bœuf ou encore le carnet d’un libéré. C’est vraiment l’art et le divertissement sous toutes ses formes pendant le bagne qui vont être représentés. « On a récupéré un journal de 1905 qui s’appelle L’assiette au beurre. C’est une édition très rare », se réjouit Corinne Ample.
Mission conservation et communication
Le service des archives va également piocher, dans ses réserves, des journaux, des poèmes mais aussi des chansons. « On va ressortir des estampes de la collection Amsterdam. C’est très riche en termes de documents historiques sur la Calédonie. » Les curieux pourront compléter ce retour dans le passé en suivant le guide dans les différents bâtiments. « C’est que les aiment surtout, c’est découvrir la conservation. »
Tous les jours, l’équipe des archives surveille les températures des différents magasins en fonction des supports. « L’hygrométrie et la température sont très importantes, car il y a beaucoup de papiers qui datent des années 1800. » Leur travail passionnant et indispensable permet de conserver des documents, certes anciens, mais d’une valeur inestimable.
Edwige Blanchon
Photo : Des visites guidées des réserves sont proposées sur inscription. / E.B.