[DOSSIER] Fête de Saint-Louis : « Année après année, on améliore l’image de la tribu »

Pour la sixième année consécutive, Saint-Louis présentera son patrimoine à plusieurs milliers de visiteurs, samedi 17 septembre. Les bénévoles du comité d’organisation sont convaincues que leurs efforts ont d’ores et déjà un effet significatif sur la réputation de la tribu.

Les enfants déboulent dans la cour de récréation en criant. Grand soleil oblige, match de foot. À l’ombre du dock, Kedji et un apprenti sculptent des poteaux de gaïac. Quelques mètres plus loin, à l’antenne de proximité de la mairie, des femmes s’affairent. Penchée sur une machine à coudre, Marie-Hélène Dawano prépare de grands draps pour la fête. Une après-midi normale, dans une tribu comme les autres.

La couturière aimerait que les gens connaissent aussi ce Saint-Louis-là, et pas uniquement celui de la rubrique “faits divers”. « Tout le monde entend parler de Saint-Louis avec les jeunes qui font des bêtises. Mais on a plein de bonnes personnes ici ! On a des professeurs, on a des directeurs d’école, des gens qui ont des responsabilités dans des entreprises… », assure Marie-Hélène Dawano. La Fête de Saint-Louis, c’est l’occasion annuelle de faire connaître ces gens-là, de « rectifier le tir ».

« On essaie de faire avancer la pirogue »

Mireille Meindu voit les choses de la même façon. « La plupart des gens ne connaissent pas, ils ne font que traverser. Ce jour-là, on rentre au cœur de la tribu, on apprend à la connaître. » La cultivatrice a le sentiment que les efforts commencent à payer. Depuis l’édition inaugurale de 2017, la fête réunit « entre 2 000 et 3 000 personnes ». Visites de la forêt de la Thy, des vestiges et de la mission, défilé de mode des créatrices locales… La formule semble plaire au public. « On a des gens qui reviennent nous voir chaque année. Petit à petit, année après année, je pense qu’on améliore l’image de la tribu. On essaie de faire avancer la pirogue, bénévolement, avec le cœur. »

De gauche à droite : Davina Katé, Marie-Hélène Dawano, Marlène Gnibekan et Mireille Meindu, membres du comité des fêtes de Saint-Louis. / G.C.

Davina Katé prend plaisir à recevoir les visiteurs, mais aussi à retrouver de vieilles connaissances. « Beaucoup d’anciens de Saint-Louis reviennent pour la fête. Ceux qui sont allés à l’école ici, ceux qui jouaient au foot. Ça fait revenir des souvenirs… »

« Découvrir Sain-Louis »

Pour l’office de tourisme du Grand Sud, la fête est également un événement de grande importance. « On l’attend avec impatience, assure Melody Cimoa, la directrice, qui mènera les visites de la mission, parce que nous avons très peu d’occasions dans l’année de faire découvrir Saint-Louis. » La plupart du temps, c’est la tribu qui se déplace pour se faire connaître. « On convie toujours les habitants au salon du tourisme, aux événements liés à l’artisanat, au marché du grand Sud, et ils répondent présent. »

Il y a bien le trail de la SNSM, qui aura d’ailleurs lieu samedi 10 septembre, « mais les gens sont assez concentrés sur la course ce jour-là. Il y a un peu moins d’échange avec la population que lors de la fête. » Le 17 septembre se devra d’être « un vrai moment de partage », qui permet notamment aux habitants de « répondre aux questionnements » des visiteurs. Melody Cimoa est persuadée, elle aussi, que l’événement contribue à « donner une image très positive de la tribu, à mettre en valeur des personnes qui le méritent. »

Gilles Caprais

 

 

Pratique

La Fête de Saint-Louis, organisée depuis l’an dernier par un comité des fêtes en partenariat avec la mairie et le comité paroissial, accueillera cette année les stands des sculpteurs
de Saint-Michel, de l’association Dynamique Tressage, des couturières des Jardins de Bélep et de la Maison de confiance et de protection. Après la coutume et la danse d’accueil à 8 heures, plusieurs animations sont au programme (grattage de coco, concerts, etc.). Une balade à la Trappe (1 h 30 aller-retour), un tour de Saint-Louis en petit train et des visites de la mission sont prévus.