Le président de la République a remis les insignes de commandeur de la Légion d’honneur à Marie-Claude Tjibaou, promue à ce rang il y a tout juste un an. Emmanuel Macron a rendu hommage à la citoyenne engagée, la militante, l’athlète et puis l’épouse qui, « après l’irréparable, a su ne pas ajouter la déchirure à la douleur, mais prendre le temps de la parole et de l’écoute ». Marie-Claude Tjibaou a « pardonné ». Elle a ouvert, aux yeux du président, un chemin. « Je crois qu’il nous faut, nous tous dirigeants politiques, nous incliner devant cette prouesse (...) mettre nos pas dans les vôtres pour apprendre à apaiser les mémoires entre l’État et les Calédoniens ». Il imagine que soit suivi « l’exemple de cette réconciliation symbolique progressivement préparée, acceptée, intériorisée par tous, avant de se concrétiser par un geste ». / © C.M.

Emmanuel Macron saluant les élus calédoniens de tous bords lors de la cérémonie de prise d’armes à Bir Hakeim, survolée par deux avions Rafale, mardi matin. / © Ludovic Martin, AFP

« Bienvenue en terre française », « J’espère que la France restera avec nous », « On est très fiers d’être français et de le rester ». Les personnes, venues saluer le président place Bir Hakeim, lui ont clairement exprimé leur sentiment. / © C.M.

L’équipe légèrement remaniée d’Emmanuel Macron. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le ministre des Armées Sébastien Lecornu et le nouveau ministre délégué à l’Outre-mer, Philippe Vigier, élu du Modem d’Eure-et-Loir, qui a remplacé Jean-François Carenco. / © C.M.

À Touho, des danseurs de la tribu de Tiendanite (Hienghène), menés par l’un des fils de Jean-Marie Tjibaou, Joël Tjibaou, ont accueilli le président de la République avec une danse de l’igname. Le chef de l’État a ensuite participé à une coutume, avant un bain de foule avec les quelque 200 personnes présentes, officiels et habitants. / © B.B.

« Bravo pour votre travail », lance Emmanuel Macron à David Moulin, en plein cœur de son champ d’ananas produits en culture longue à Teremba (40 hectares, 6 tonnes par semaine). Venant initialement du maraîchage à Bourail, par le biais de son père, il se développe depuis cinq ans et couvre désormais, avec un autre agriculteur de Pouembout, 50 à 60 % de la production locale, sachant que le territoire est autosuffisant en la matière. « C’est un honneur pour moi de pouvoir recevoir le président ici. L’idée est de montrer le savoir-faire de la Nouvelle-Calédonie dans le Pacifique. On peut égaler ce qui se fait aux alentours, et pourquoi pas promouvoir le développement de nos filières à l’échelle de la région. » L’occasion d’évoquer avec Emmanuel Macron les différentes filières et les enjeux de production, notamment l’accès à la ressource en eau, l’aménagement foncier, les conséquences de La Niña. Dans la délégation, le maire de Moindou, Jo Peyronnet, et celui de Boulouparis, Pascal Vittori. Une rencontre était organisée sur la propriété avec d’autres agriculteurs, hors presse. / © POOL Outremer 360

Au Sénat coutumier, le président de l’institution, Victor Gogny, a formé le vœu que le déplacement d’Emmanuel Macron marque véritablement le début d’un processus de réconciliation et de refondation. « Nous avons la conviction que la France doit vraiment poursuivre et réussir avec le peuple kanak et les citoyens calédoniens notre modèle de décolonisation. » Le président s’est à son tour exprimé : « Nous connaissons les défis du présent et nous devons penser à ceux de l’avenir. Nous les embrasserons bien qu’en étant lucides ensemble sur notre passé. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons construire une présence possible et un avenir souhaitable pour tous. » / © Capture d’écran

Une rencontre avec plus de 400 jeunes engagés s’est déroulée au centre culturel Tjibaou. Issus du Service national universel (SNU), du RSMA et d’autres structures, ils ont pu échanger avec le président. Dans un discours liminaire, il a dit ses ambitions. « L’objectif qui est le nôtre pour les années à venir est aussi de donner une perspective à notre jeunesse et de dire qu’elle est au cœur du projet que nous portons. » Le président imagine un projet porteur d’un avenir collectif face au réchauffement climatique, fait d’opportunités économiques pour faire face aux inégalités sociales criantes, pour résoudre les violences. Il s’est entretenu avec Jocelyne et Ben, engagés au service de la province Nord, très intimidés par les caméras. Leurs espoirs ? Davantage de place dans les entreprises, le respect de l’emploi local et le retour d’un peu plus d’autorité pour éviter que la jeunesse « parte en vrille ». Plus loin, Tein et Christina, investis auprès des personnes handicapées à la FOL, sont contents de voir Emmanuel Macron mais ne s’intéressent pas à la politique. Leur principale préoccupation est la vie chère. Ils invitent leurs semblables à s’engager, synonyme d’une « grande expérience ». / © C.M.

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À Magenta, ballon ovale à la main, le président de la République regarde le trophée Webb Ellis remis à la France, pays organisateur de la prochaine Coupe du monde de rugby. / © Ludovic Marin, AFP

Nouveau bain de foule pour Emmanuel Macron aux tours de Magenta, mercredi matin. Le président de la République a signé des autographes, été pris en photo, goûté aux plats préparés par le restaurant solidaire à base de produits des jardins partagés, rencontré les jeunes d’un chantier d’insertion, etc. Autant de moments auxquels il s’est prêté avec le sourire. / © A.-C.P.

Près de 10 000 personnes se sont réunies sur la place des Cocotiers, à Nouméa, pour écouter le discours du chef de l’État. Après la prise de parole du président, les personnes présentes au premier rang ont tenté de capturer ce moment historique en images. Fabienne, spectatrice, avait déjà vu le discours de Jacques Chirac au même endroit. « Ça m’a rappelé des souvenirs. » Elle a entendu ce qu’elle voulait, comme ce couple de Nouméens qui vient tout juste d’acheter un terrain. « Ça fait 15 ans qu’on est là. Ça donne de l’espoir. C’est un moment important pour l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. » Beaucoup de drapeaux français ont été brandis durant une heure. « Le public a été réceptif, il y avait une effervescence », commente Sam Lavasele, étudiant, qui se dit aujourd’hui « rassuré ». « Le projet de pardon, de réconciliation, c’est ce que les jeunes attendent car ce vivre ensemble, c’est ce qu’on vit tous les jours. » Les drapeaux du FLNKS étaient plus discrets dans la foule. Certains indépendantistes ne sont pas restés jusqu’à la fin du discours, ne se retrouvant pas dans ce qui était dit et se sentant « rejetés » / © E.B.