Don d’organes : les réponses à vos questions

Le don d’organes nécessite d’être informé au mieux afin de prendre une décision. Voici les interrogations les plus courantes et leurs réponses.

  • Comment se déroule l’opération pour un donneur vivant ?

Lorsqu’une personne donne un rein de son vivant, elle subit une intervention chirurgicale appelée néphrectomie. Elle est pratiquée sous anesthésie générale soit par lombotomie (l’incision est réalisée en face du rein, la cicatrice est soit sur le côté, soit sous les côtes), soit par cœlioscopie (l’opération est assistée par vidéo, ce qui permet de réduire l’importance des incisions et les douleurs post-opératoires). « L’hospitalisation dure de 3 à 10 jours selon le type d’intervention. Aucun traitement médicamenteux ou régime n’est nécessaire après l’opération », précise l’Agence de la biomédecine. Le donneur est par la suite très surveillé. Un suivi médical est réalisé tous les ans. « Le prélèvement de rein ne diminue pas l’espérance de vie des donneurs », fait savoir l’établissement.

  • Doit-on être en bonne santé ?

Les conditions médicales à réunir sont très strictes. La personne volontaire doit réaliser un bilan médical complet avec examens cliniques, radiologiques et biologiques. « On vérifie notamment si le donneur peut subir une intervention chirurgicale sans risque et s’il est porteur ou non de certaines maladies transmissibles », informe l’Agence de la biomédecine.

Bon à savoir : le don d’organes est possible tout au long de sa vie. En ce qui concerne les donneurs décédés, la moyenne d’âge est de 57 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes en Nouvelle-Calédonie.

  • La famille du défunt peut-elle savoir qui va recevoir ?

L’anonymat entre le donneur et le receveur est la règle. La famille du donneur ne doit pas connaître l’identité des malades greffés. Elle peut, en revanche, être informée auprès de la coordination hospitalière des organes et tissus qui ont été prélevés.

Savoir si les greffes ont fonctionné est également autorisé. La personne qui a reçu un organe ne peut pas non plus avoir d’informations sur la famille du donneur. « Si on veut remercier notre donneur anonyme, on peut écrire une lettre, mais on va vérifier qu’il n’y a aucun indice dedans. L’anonymat est très important à garder », souligne Christine Rakotoarivelo, présidente de l’association des insuffisants rénaux et transplantés de Nouvelle-Calédonie.

  • Peut-on revenir sur sa décision ?

Celui qui souhaite donner de son vivant peut revenir sur son choix à tout moment. Et même jusqu’à l’opération. Si vous avez toujours indiqué expressément votre volonté de donner vos organes après votre décès et que là encore, vous changez d’avis, c’est aussi possible.

Il faut s’inscrire sur le registre national des refus ou le faire valoir par écrit et confier ce document daté et signé à un proche, ou encore lui communiquer oralement votre position. Il devra ensuite en attester auprès de l’équipe médicale. Si vous souhaitez, au contraire, vous retirer du registre national des refus, vous pouvez le rectifier à tout moment en envoyant un courrier et demander votre radiation.

  • À quel moment une personne décédée est-elle concernée ?

Le don d’organes n’est possible que lorsque la personne décède à l’hôpital après un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral ou, parfois, après un arrêt cardiaque.

  • Comment le corps est-il rendu après le prélèvement ?

L’opération chirurgicale est effectuée dans les mêmes conditions et avec le même soin que pour une personne en vie. L’état du corps est restauré une fois le prélèvement accompli. « Les incisions sont refermées par des points et recouvertes par des pansements », signale l’Agence de la biomédecine.

Après l’opération, le corps est habillé avec ses effets personnels et rendu à la famille. Aucune trace de l’intervention n’est apparente.

Edwige Blanchon