Don d’organes : donner une nouvelle vie

La greffe est une intervention chirurgicale de quelques heures réalisée dans les mêmes conditions et avec les mêmes précautions que n’importe quelle opération. / © BURGER, Phanie, Phanie via AFP

En Nouvelle-Calédonie, le rein est le seul organe greffé. Près de 180 Calédoniens en ont déjà bénéficié.

Près de 180 Calédoniens en ont déjà bénéficié. De ce geste d’un proche ou d’un inconnu qui fait toute la différence. En Nouvelle-Calédonie, le rein est le seul organe greffé. C’est possible depuis 2012, grâce à des partenariats avec l’Hexagone et l’Australie. En août 2020, les équipes soignantes ont été formées pour le faire sur place. « Pour la greffe cardiaque, pulmonaire ou hépatique, les patients partent vers la Métropole », explique Véronique Biche, infirmière coordinatrice sur l’activité de prélèvement et greffe au centre hospitalier territorial (CHT). Ce choix répond avant tout à une problématique de santé publique : l’insuffisance rénale. « Les maladies rénales sont en augmentation constante, indique Tiphaine Roger, néphrologue au CHT. Aujourd’hui près d’un Français sur 10 est concerné. »

« FONCTIONS ESSENTIELLES »

Environ 700 Calédoniens seraient touchés par sa forme terminale. Des maladies auto-immunes, l’hypertension, le diabète ou encore l’obésité peuvent entraîner cette pathologie qui se traduit par l’arrêt du fonctionnement des reins. La mauvaise alimentation et le manque d’activités physiques jouent aussi un rôle. « Il faut garder en tête que le rein assure différentes fonctions essentielles au bon fonctionnement de l’organisme, poursuit la médecin au service de néphrologie et hémodialyse. Lorsque les reins ne fonctionnent plus correctement, ils ne peuvent plus filtrer le sang, produire de l’urine, produire différentes hormones, réguler la quantité d’eau et la concentration de certaines substances dans notre corps. »

Des malades bénéficient de la dialyse, un traitement médical lourd et contraignant qui ne restaure qu’une partie des fonctions rénales. Près de 50 % des patients dialysés ont entre 45 et 64 ans en Nouvelle- Calédonie et à Wallis-et-Futuna, selon un rapport épidémiologique sur l’insuffisance rénale chronique traitée daté de 2019. En moyenne, ils ont six ans de moins que sur le territoire national. Et de plus en plus de jeunes sont concernés.

D’autres patients peuvent espérer une greffe, la meilleure option pour eux. Si un frère, une mère ou une cousine se propose, l’opération peut se réaliser en six mois, un an. Attendre un rein d’une personne décédée s’avère plus long. Le délai est en moyenne supérieur à 24 mois, si ce n’est plus. La faute à un manque de don lié, estiment les soignants, à une méconnaissance plutôt qu’à une défiance.

Brice Bacquet

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