Coup de ciseaux solidaire

Marine Belin, gérante d’Hair Marine. (© E.B.)

Il est possible de soutenir les personnes atteintes d’un cancer en faisant don de vos cheveux. Certains coiffeurs récupèrent vos mèches et les envoient directement à l’association métropolitaine Fake hair don’t care, chargée de confectionner des perruques naturelles.

En octobre, Marine Belin voit généralement plus de clientes aux cheveux longs pousser la porte de son salon. Pas pour changer de tête, mais pour offrir aux personnes atteintes du cancer une nouvelle coupe. En hommage à leur mamie, leur tantine ou leur maman. « J’ai déjà plusieurs rendez-vous à la fin du mois pour des dons. Elles attendaient Octobre rose pour le faire », confie la gérante d’Hair Marine.

Depuis 2020, la coiffeuse est partenaire de Fake hair don’t care, association métropolitaine fondée en 2016, qui réalise des perruques sur mesure à destination des personnes malades du cancer. Un engagement qui lui tenait particulièrement à cœur. « J’ai un de mes amis très proche qui a été confronté à la maladie et forcément, ça me touche. » En tant que gérante d’un salon de coiffure, elle décide de récupérer les cheveux de ses clientes avec leur permission. « Plutôt que de les mettre par terre, pourquoi ne pas les utiliser ? »

DES KILOS DE MÈCHES ENVOYÉS

Son dernier colis, qu’elle a expédié vers la Métropole en juin, pesait près de six kilos. Il représente environ six mois de collecte. La boîte était remplie de mèches blondes, brunes, rousses, bouclées, lissées, crépues, colorées, méchées. Car toutes les chevelures (hommes, femmes, enfants) sont acceptées. Seule contrainte à respecter : les cheveux doivent mesurer au moins 10 centimètres, de la partie coupée à la pointe. Bien sûr, ils doivent aussi être en bonne santé, sans trop de fourches.

Une fois que les différentes mèches sont réceptionnées par l’association, elles sont transmises gratuitement à leurs perruquiers partenaires. Ils sont chargés de créer des perruques naturelles et uniques.

Et l’avantage d’un vrai cheveu, c’est qu’on peut en faire ce que l’on veut. « Ça n’a vraiment rien à voir avec les perruques synthétiques. Celle-ci, on peut la laver, la lisser, la brosser… » Elles ont aussi un rendu très réaliste qui contribue au bien-être des personnes touchées par le cancer. Il faut compter en moyenne six à dix donneurs pour réaliser une perruque. Marine Belin pense qu’un nouveau colis devrait être acheminé vers la Métropole d’ici la fin du mois.

 

TROIS SALONS PARTENAIRES
Trois salons de coiffures calédoniens sont répertoriés sur le site de l’association. Les particuliers peuvent aussi réaliser eux-mêmes leur coupe ou se rendre chez leur coiffeur habituel en respectant les consignes pour le don. Plus d’informations sur le site : www.fakehairdontcare.fr.

 

Edwige Blanchon

Dans notre dossier

Guide de l’autopalpation
La pratique de l’autopalpation permet aux femmes de mieux connaître leurs seins et de les comprendre, sachant qu’ils présentent des variations tout au long de leur vie. →

« Aller chercher les patientes » dans les tribus et le Nord
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en Nouvelle- Calédonie. Pour le combattre, les professionnels de santé sensibilisent les femmes afin qu’elles se fassent dépister le plus tôt possible. →

Oktobre rose les libère des contraintes du quotidien
L’association Oktobre rose a tout de suite fait remonter les inquiétudes lorsque certains services du Centre hospitalier étaient sur la sellette. Zoom sur cette petite association qui, depuis 2019, facilite le quotidien des Calédoniens du Nord atteints d’un cancer. →

Cancer et accès aux soins : le double combat d’Agnès
Agnès, 63 ans, lutte contre la maladie qui lui a été diagnostiquée en début d’année et contre la menace de fermeture qui pèse sur certains services de soins dans le Nord.→

Octobre rose : à vos marques, prêtes… dépistez !
Dimanche 1er octobre, une vague bleue a submergé la baie de Sainte-Marie, à Nouméa. Près de 5 000 femmes ont marché ou couru pour la bonne cause à l’occasion de la Nouméenne-OPT. →