Béatrice Pierre arrive… Antonin Beurrier reste

L’accord signé le 4 mars 2021 autour de la vente de l’usine du Sud prévoyait qu’Antonin Beurrier laisse sa place au 31 mars de cette année. Il conserve finalement la présidence et est rejoint par une nouvelle directrice générale, Béatrice Pierre.

Antonin Beurrier a été une des figures centrales du dossier de reprise de l’usine du Sud. En tant que PDG de Vale NC, mais aussi en sa qualité de président de la Compagnie financière de Prony, actionnaire à hauteur de 30 % de la nouvelle structure. L’accord du 4 mars 2021, qui mettait fin à plusieurs mois de conflit, concernait aussi le sort d’Antonin Beurrier, dont le départ était réclamé par le collectif Usine du Sud = usine pays (Usup), notamment critiqué pour un sens du dialogue jugé insuffisant.

À l’époque, Adolphe Digoué, signataire du document, assurait dans Les Nouvelles calédoniennes que le management risquait de changer. « Il est convenu qu’Antonin Beurrier ne soit plus dans le capital de la Compagnie financière de Prony et qu’il ne soit plus dans le management de Goro Resources. » Il était alors question d’une période de transition d’un an, soit jusqu’à mars 2022. Le départ est-il toujours d’actualité ? Si c’est le cas, la transition pourrait durer plus longtemps que prévu.

Gérer les activités courantes

Antonin Beurrier reste en effet président « afin d’assurer les sujets stratégiques tels que les partenariats industriels et financiers et la transition énergétique », indique Prony Resources, qui précise avoir accueilli une nouvelle directrice générale « expérimentée et internationalement reconnue dans l’industrie minière et métallurgique », chargée de gérer « les activités courantes dont le projet Lucy ».

Les statuts de la société, déposés au greffe national, indiquent qu’il s’agit de Béatrice Pierre, une ancienne de Glencore. Canadienne d’origine haïtienne, l’ingénieure chimiste et biochimiste avait fait parler d’elle en 2018 en devenant la première femme à diriger la fonderie Altonorte, au Chili. Le groupe suisse la présentait alors comme une responsable aux méthodes « [axées] sur les gens ».

 

A.-C.P. et G.C. (© Archives DNC/A.-C.P.)