Ville de Nouméa : un budget 2017 volontaire, mais sous tension

La mairie de Nouméa a adopté cette semaine à une très large majorité son budget 2017 et seul le groupe UCF a voté contre. En cette période de difficulté financière et budgétaire pour l’ensemble des collectivités, la commune a validé un exercice en très légère augmentation par rapport à 2016, de près de 30 milliards de francs dont plus d’un tiers en investissement. Les priorités sont dans la droite ligne de celles des années précédentes avec la poursuite de grands projets comme le centre aquatique ou les fronts de mer, mais aussi les écoles, les trottoirs et l’assainissement. Mais ce qui a fait de nouveau débat, c’est la sécurité.

La maire de Nouméa, Sonia Lagarde, le concède sans difficulté : la problématique de l’ivresse sur la voie publique dans sa ville atteint des sommets avec des bagarres, agressions, accidents de la circulation à longueur de week-end. Les chiffres sont plus qu’éloquents puisque Nouméa affiche des taux d’ivresse publique et manifeste 50 fois supérieurs à ceux des villes métropolitaines de taille similaire. Ce sont d’ailleurs ces chiffres qui ont conduit les élus du groupe UCF à voter contre le budget proposé, non sans arrière-pensée électoraliste, puisque la question de la sécurité en général  sera, quoi qu’il en soit, au cœur de la campagne des législatives à venir. Toutefois, comme le fait remarquer la député- maire, les solutions en la matière sont plus à chercher au gouvernement et au Congrès, voire derrière les grilles protectrices du haut- commissariat.

Sur ce thème de la sécurité, la mairie entend néanmoins maintenir des participations fortes avec la création de quelques postes et surtout l’acquisition de nouveaux moyens matériels (huit véhicules). Pour le reste, ce budget de mi-mandat présente de réels efforts de maîtrise des dépenses, avec des frais de personnel et de gestion contenus, malgré le glissement incompréhensible lié à l’évolution statutaire des agents.

Notable également, la poursuite de projets qui se voient, à commencer par le centre aquatique de Magenta pour lequel une enveloppe de 780 millions de crédits de paiement a été actée, la réfection des trottoirs et chaussées qui répond à une demande permanente des administrés ou le déménagement annoncé du pôle jeunesse du Rex, en centre-ville, vers le rond-point Patch. Dans la même logique, ce qui semble satisfaire nombre de Nouméens, en 2017, la municipalité devrait mettre en œuvre la poursuite des aménagements du bord de mer au niveau de Sainte-Marie, ce qui a été rendu possible par

l’arrêt du projet des Cinq Îles.
Du côté des recettes, enfin, la mairie compte céder des biens immobiliers pour un montant de l’ordre d’un demi-milliard de francs. Mais, comme l’ensemble des autres collectivités municipales, elle est fortement tributaire des réversions en provenance de la Nouvelle- Calédonie et des dotations de l’Etat. Or il est avéré que les premières sont fortement impactées par la crise économique et que les secondes, malgré les promesses formulées en début d’année, ne seront pas honorées en totalité. C’est dire si les efforts de maîtrise des dépenses seront sans doute plus encore à l’ordre du jour pour l’exercice 2018.

C.V