L’Union calédonienne et le Palika prônent une reprise des discussions avec les non indépendantistes, ce qui permettrait de repousser le processus d’examen du projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral provincial.
Chacun à sa manière, le Palika et l’Union calédonienne ont tour à tour tenu à alerter face à la poursuite du processus législatif contesté. À la sortie de son 42e congrès à Dumbéa, le FLNKS a envoyé le 12 avril un courrier au président de la République, Emmanuel Macron, avec deux demandes : le retrait du projet de loi constitutionnelle permettant le dégel du corps électoral provincial et la constitution d’une mission de médiation pour rétablir la discussion.
Après un accusé de réception du directeur de cabinet à Paris, la lettre est restée « sans réponse jusqu’à aujourd’hui », déplore Dominique Fochi, de l’UC, devant les médias lundi 29 avril.
Pour son collègue Gilbert Tyuienon, l’accord de Nouméa a tout prévu. « Tant que les partenaires n’ont pas trouvé les voies et les moyens pour l’avenir, on en reste à ce que l’on a signé », appuie le premier vice-président du parti. Or, le projet de dégel du corps électoral avance « sans consensus ». D’ailleurs, le Palika milite pour que « l’État retrouve sa neutralité, son impartialité », martèle Charles Washetine, vendredi 26 avril.
Les discussions ont été, pour une partie, suspendues en septembre dernier à la suite de la présentation du projet institutionnel proposé comme base de travail par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, puis en début d’année, les écarts de position avec les loyalistes étant jugés trop importants.
Une délégation à Paris
Selon les deux mouvements indépendantistes, il faut revenir « au dialogue, un principe de nos anciens », note Gilbert Tyuienon. Et si « introduire le projet de loi constitutionnelle déstabilise, le retirer c’est donner toutes les chances de réussir ces discussions », explique Adolphe Digoué du Palika. Le président de l’UC, Daniel Goa, a indiqué avoir appelé la cheffe de file des Loyalistes, Sonia Backès, pour un retour des groupes politiques autour de la table. Une date approche. L’Assemblée nationale doit examiner en séance le projet de loi constitutionnelle le 13 mai.
L’UC a demandé d’accélérer la procédure d’examen du projet de résolution au Congrès invitant au retrait du texte polémique. Le FLNKS a en outre constitué une délégation qui rencontrera très prochainement les parlementaires à Paris afin de les sensibiliser aux conséquences de l’adoption d’une telle mesure sur le corps électoral. La CCAT, cellule de coordination des actions de terrain, y sera représentée, aux dires de l’UC. « Si le dégel du corps électoral passe, affirme Gilbert Tyuienon, les élections provinciales ne pourront pas se dérouler dans de bonnes conditions. »
Yann Mainguet