Vente d’alcool : les précisions de la province Sud

Le maire de Bourail, suivi de ceux de Farino et La Foa, avait pris des arrêtés interdisant la vente d’alcool à emporter sur sa commune, comme cela se faisait avant la décision prise en assemblée de la province Sud, le 7 mai dernier. Les élus provinciaux avaient adopté une modification du code des débits de boissons annulant des horaires de restriction de vente d’alcool à emporter. La semaine dernière, les trois édiles ont dû faire marche arrière : ils ont été rappelés à l’ordre par les services de l’État les obligeant à retirer leurs arrêtés.

Mise au point

Dans un communiqué, la province Sud a rappelé que ces restrictions, instaurées par le haut- commissaire temporairement, puis pérennisées, en 2016, au sein du code des débits de boissons par la province Sud, « ont montré leurs limites dans la mesure où elles ont conduit au développement d’un important marché noir ». Afin de mettre un terme au développement de ces commerces « sauvages » et aux incivilités et débordements qui peuvent y être associés, les élus ont donc proposé de supprimer ces restrictions et d’harmoniser les horaires de vente d’alcool de l’ensemble des communes de la province. Pour la province Sud, « désormais, l’alcool est un produit spécifique qui nécessite un acte d’achat particulier en raison des dégâts causés chez une partie des consommateurs. Toutes les autorités doivent se mobiliser activement pour stopper ce fléau ».

Les communes associées

La province Sud a aussi précisé que la modification avait été précédée d’un travail de concertation avec les communes, ces dernières ayant été sollicitées par courrier deux fois. Selon les services provinciaux, Farino et La Foa n’ont « formulé aucune observation ». La commune de Bourail, quant à elle, avait indiqué, le 25 février, qu’il n’était « pas nécessaire de reconduire ces mesures, ce qui évitera aux gens de faire du stock et réduira fortement le commerce sauvage, il serait même préférable de réfrigérer les boissons pour, encore une fois, réduire le stock fait par les consommateurs à leurs domiciles ».

La province Sud complète que c’est uniquement « à l’issue de cette large concertation que les mesures ont été prises. Les communes peuvent, tout comme l’État, prendre des arrêtés spécifiques, mais à condition qu’ils soient proportionnés, adaptés, circonstanciés et mesurés. »

L’institution a terminé en précisant que la mise en œuvre des espaces dédiés de vente va se faire sur les 12 prochains mois et que « la vigilance des forces de l’ordre, mais aussi de la police municipale dont peuvent se doter les communes permettront de combattre les comportements déviants sur l’espace public. C’est en travaillant tous ensemble que la situation s’améliorera ». Un bilan sera d’ailleurs tiré avec les communes chaque année dans le cadre du comité provincial de prévention de la délinquance pour savoir si la mesure provinciale porte ses fruits.

D.P.