Une porte ouverte sur le monde rural

Label métropolitain arrivé en Calédonie il y a seize ans, le réseau Bienvenue à la ferme a toujours pour objectif de permettre la découverte du monde rural aux touristes. Avec le temps, le nombre d’activité s’est multiplié. En plus de vous fournir directement chez le producteur, vous pourrez y envoyer vos enfants en stage ou encore faire des balades à cheval. 

Pas de petite maison dans la prairie. Ici, on est à la ferme, la vraie. Ça respire la campagne et c’est aussi ce que les citadins viennent chercher : la nature, le grand air et les animaux. Sans tous ces gîtes, tables d’hôtes et autres structures d’accueil touristique, la route entre la ville et les hôtels ne serait qu’une vaste étendue sans rien à y faire. C’est un peu pour cela que la Chambre d’agriculture ainsi que des exploitants ont décidé de mettre en oeuvre le réseau Bienvenue à la ferme en Calédonie, il y a maintenant seize ans. Le label métropolitain (lire par ailleurs) a commencé tout doucement en Nouvelle-Calédonie avec quatre ou cinq membres dans le réseau.

C’est le cas des Bouvier, exploitants de La Petite ferme située à Pocquereux. Le couple a commencé à se diversifier avec une table d’hôte en 1996 avant d’inaugurer son gîte en 2000, au moment de la mise en place du réseau. Comme pour beaucoup d’agriculteurs, Bienvenu à la ferme est avant tout un moyen de trouver de l’argent pour vivre et faire tourner les installations. « Nous devions nous diversifier pour trouver un complément de revenu », insiste Jean-Louis Bouvier. Pour être plus précis, l’ambition du réseau était à l’origine de permettre aux femmes d’agriculteurs de trouver de nouvelles ressources, notamment au travers de la cuisine.

Aujourd’hui, le mouvement calédonien compte 55 adhérents qui se connaissent tous. C’est toute la force du réseau que de mettre les agriculteurs en relations, leur permettant d’échanger et de progresser dans leurs diverses activités. Et si le réseau est ce qu’il est aujourd’hui, c’est qu’à ses débuts, la volonté politique était là pour le promouvoir et aider à monter ce type de structures offrant de nombreux avantages, à commencer par celui de fixer les populations en zone rurale et à y soutenir un développement économique. Les aides des collectivités sont désormais davantage orientées vers de plus grandes unités d’hébergement également plus luxueuses, comme le complexe de Gouaro Deva et, plus récemment, l’annonce du projet de Hilton sur Lifou. Si les grands hôtels cherchent encore leur clientèle, ce n’est pas le cas des petites structures, et en particulier celles du réseau qui affichent complet la majeure partie du temps. Et ces structures sont d’autant plus importantes qu’elles servent de liens en permettant aux touristes et aux urbains de « découvrir les Calédoniens avec un grand “c” », estime l’exploitant de La Petite ferme.

L’ouverture des exploitations est importante autant pour les visiteurs que les exploitants. Dans les deux cas, il révèle un besoin, et pas uniquement financier, des agriculteurs. Pour eux, c’est un moyen de montrer la réalité d’une profession souvent pointée du doigt, notamment sur la question des pesticides. Séjourner à la ferme donne la possibilité de toucher la réalité et de mieux comprendre les raisons qui poussent les professionnels à agir de telle ou telle façon. Mais si de plus en plus intègre le réseau – ils sont une dizaine cette année ce qui est du jamais vu selon la Chambre d’agriculture – c’est avant tout pour des raisons économiques qui traduisent l’apathie de l’agriculture calédonienne. Ça va mal et beaucoup sont peu optimistes quant à l’évolution des choses.

Pour s’en convaincre, il suffit de voir l’évolution de l’âge moyen des exploitants qui ne cesse d’augmenter. Entre 2002 et 2012, il est passé de 50 à 53 ans. Un chiffre qui traduit le désintérêt des jeunes pour les métiers agricoles. Le monde rural est plus ou moins à la croisée des chemins et comme l’actualité métropolitaine le montre tous les jours, la Calédonie est loin d’être la seule concernée. C’est l’ensemble du système agricole qui doit être redessiné et les dossiers en souffrance comme les retraites ou encore l’accès des jeunes à la terre devront être pris à bras-le-corps et avec une véritable concertation entre les provinces. Ce qui pend au nez des Calédoniens, c’est la disparition des petits exploitants au profit de grandes propriétés à vocation industrielle offrant des produits de qualité très souvent inférieure à celle des petites productions.

La liste des agriculteurs du réseau est téléchargeable sur le site internet de la Chambre d’agriculture www.canc.nc

M.D

————————————

Le sérieux d’un réseau

Bienvenue à la ferme est un réseau national créé par les Chambres d’agriculture métropolitaines en 1988. Il regroupe aujourd’hui plus de 9 000 adhérents. Il s’agit du premier réseau de vente directe à la ferme mais les exploitants proposent aussi une grande variété d’activités comme les gîtes, les promenades, la découverte d’animaux au travers des fermes pédagogiques ou encore la restauration. Les valeurs portées par le réseau ont été, dès l’origine, d’accueillir les personnes dans un environnement soigné qui satisfait leurs attentes. Le réseau avait par ailleurs l’ambition de promouvoir l’activité d’agriculteur et de valoriser les productions. La qualité des prestations est assurée par un contrôle interne des membres qui se contrôlent les uns les autres ce qui permet l’amélioration continue des prestations.

————————————

Le réseau au Salon de l’agriculture

Comme chaque année, le réseau Bienvenue à la ferme calédonien est présent au Salon de l’agriculture de Paris aux côtés des autres vedettes que sont la crevette et le cerf. Pour les Calédoniens, l’enjeu est de taille puisque les Métropolitains représentent quasiment 100 % de la clientèle pour certains exploitants.

————————————

15 chartes différentes

 

 

 

Les chartes sont ce que l’on pourrait autrement appeler les activités exercées par les agriculteurs. Il y a la formule la plus simple, la vente directe des produits de la ferme, et qui constitue une source de revenu importante pour certains exploitants. Il y a ensuite les formules table d’hôte (où l’on mange à la table de l’agriculteur), ferme auberge (salles de restauration aménagées sur les exploitations), activité traiteur, petite restauration à la ferme, ferme de séjour (hébergement et restauration, loisirs proposés sur place ou à proximité), gîte à la ferme, camping à la ferme, chasse à la ferme, ferme équestre, découverte de l’horticulture, ferme de découverte, ferme pédagogique et, nouveauté, salle d’accueil qui permet de louer une salle pour y organiser un mariage ou autre manifestation. Il existe une dernière formule, les vacances d’enfants à la ferme.