Une nouvelle page au Medef-NC

L’organisation patronale tenait ses élections le 17 juin. Le scrutin a vu sortir en tête des urnes la liste Uni Medef-NC, conduite par Valérie Zaoui, devant celle de Divy Bartra, Medef 2.0. D’un commun accord, les deux listes se sont toutefois réparti les postes de manière équitable, laissant la présidence à Samuel Hnepeune, le PDG d’Aircal, candidat Uni Medef-NC.

Une fois n’est pas coutume, deux listes étaient en lice aux élections pour le renouvellement des comités directeur et exécutif de la plus vieille organisation patronale du territoire créée en 1936. Après une campagne un peu rude entre Uni Medef-NC de Valérie Zaoui et Medef 2.0 de Divy Bartra, les candidats ont décidé d’enterrer la hache de guerre. À l’issue du scrutin qui a vu la victoire de la première, un consensus a émergé pour permettre aux deux listes d’être représentées de manière paritaire. Afin de respecter le choix des électeurs, c’est un des colistiers de Valérie Zaoui qui préside le Medef-NC pour les deux prochaines années et c’est donc Samuel Hnepeune, le PDG d’Aircal, qui assumera ce rôle. Le chef d’entreprise, qui a commencé dans la banque avant de prendre les rênes de la Sodil, société d’économie mixte de la province des Îles, est devenu le président du conseil d’administration d’Air Calédonie en 2012, en plus de sa fonction de secrétaire général adjoint du gouvernement. Il est nommé directeur général l’année suivante. Si certains s’interrogent sur la nomination d’un responsable d’une entreprise à capitaux publics à la tête du Medef-NC, ce dernier n’y voit, au contraire, aucun obstacle, rappelant que le programme porté pendant sa mandature sera celui d’une équipe et non pas celui d’un président.

Une telle nomination n’est d’ailleurs pas vraiment une nouveauté au Medef-NC puisque de 2001 à 2004, Olivier Razavet, alors aux commandes de la compagnie aérienne domestique, présidait le mouvement patronal. Ce fut aussi le cas de Didier Leroux, devenu le patron des patrons de 1970 à 1992 et qui participa à la création d’Aircal dont il était le président de 1985 à 1988. En revanche, c’est bien la première fois qu’un Kanak se retrouve à la tête de l’institution et qui plus est, un homme que l’on dit proche de l’Union calédonienne, même s’il n’a jamais affiché publiquement ses orientations politiques.

Peser dans les réformes à venir

Autre changement, c’est également la première fois que deux femmes se retrouvent aux places de vice-présidentes. En première vice-présidente, on retrouve Mimsy La Selve, gérante de la société Stock import, qui sera en charge des relations extérieures ainsi que du dossier de la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises. Valérie Zaoui, fondatrice d’Hestia gouvernantes, occupe, quant à elle, le poste de deuxième vice-présidente, en charge des services aux les adhérents.
L’annonce du résultat s’est faite sans déclaration tonitruante sur les priorités du mouvement pour les deux prochaines années. « La volonté de Daniel Ochida était que nous parvenions à réuni er le Medef-NC, explique Samuel Hnepeune. Plutôt qu’un affrontement, les deux listes ont fait le choix de se retrouver sur les points de convergence des deux programmes. Nous organiserons très prochainement un séminaire avec l’objectif de produire un livre blanc qui définira la nouvelle stratégie du Medef-NC pour la mandature. Elle dressera les grands axes de travail et le calendrier. L’unité que nous a chons n’est pas une unité de façade, c’est bien le résultat de la fusion des deux listes ».

En dehors du programme qui reste encore à définir, Samuel Hnepeune entend que la nouvelle stratégie fasse du Medef-NC une organisation solidaire et responsable qui aura toute sa place dans le débat public et face aux partenaires sociaux. Et pour que la voix porte, le message « devra être le plus clair possible », insiste le nouveau président. Une nécessité, comme le souligne Romain Babey, le trésorier du comité directeur, en cette période difficile post-Covid. « Notre objectif est de faire des propositions les plus efficaces possibles de manière à ce qu’elles soient comprises et puissent être validées et reprises ». Le calendrier des réformes à venir est particulièrement chargé.