Une marche pour 2018

Pour la vingt-sixième année, l’USTKE a organisé une marché à travers la ville de Nouméa pour commémorer la fête du Travail et les syndicalistes américains tués qui en sont à l’origine. Au-delà des questions syndicales, les discours ont été très politiques et ont directement visé les autres partis indépendantistes.

L’USTKE est toujours présente et entendait bien le faire savoir. Prés de 700 personnes ont défilé dans les rues de Nouméa afin de fêter le travail et ses droits. Mais année référendaire oblige, au-delà de revendications en matière de droit du travail, le ton était très politique. Les manifestants ont d’ailleurs profité de la présence des croisiéristes australiens pour diffuser leurs messages. Les touristes amusés n’ont pas manqué de photographier les manifestants, posant fièrement avec leurs drapeaux.

Mais passé la bonne humeur du défilé, les discours sur l’estrade se sont révélés nettement plus incisifs. Sylvain Pabouty, leader de la Dynamik unitaire Sud, a rappelé l’obligation pour les indépendantistes de réaliser l’union des tendances, faute de quoi, l’indépendance demeurera un rêve. Sans les nommer, les responsables de l’UC étaient clairement visés par les invectives.

À l’occasion du dernier comité directeur, Daniel Goa, le président de l’Union calédonienne, a demandé à ses militants de choisir leur camp entre l’UC et le RIN. Un choix qui n’est visiblement pas du goût de Christian Téin, au bureau de l’UC, mais un soutien clair du RIN et de son action. L’unité semble donc plutôt s’éloigner et l’UC pourrait même traverser de grosses turbulences en fonction de ce que les militants et à l’UC et au RIN décideront vis-à-vis des consignes du président de l’UC.

Sur le fond, les orateurs ont souligné l’importance du travail réalisé par le RIN sur la question du corps électoral et rappelé, à de nombreuses reprises, qu’un référendum d’autodétermination implique que l’ensemble du peuple colonisé puisse répondre à la question. De fait, si un seul Kanak venait à être écarté du scrutin, ce dernier se transformerait en une mascarade.

Après avoir précisé que le Parti travailliste n’avait pas encore déterminé sa position quant au boycott, Louis Kotra Uregeï, son président, a donné sa propre vision des choses. Une vision qui laisse peu de doutes quant à sa non-participation et il ne sera vraisemblablement pas le seul à ne pas prendre le chemin des urnes le 4 novembre.

Répondant aux critiques, le fondateur de l’USTKE a dénoncé le comportement de certains « responsables indépendantistes qui vont brader les intérêts du peuple kanak à Paris » et insisté sur le fait que les discours n’ont pas changé parce que la situation a très peu changé elle-même.

M.D.