Une étude d’impact des croisières ?

La fédération d’associations Ensemble pour la planète adresse un message d’alerte aux collectivités à propos des croisières. EPLP s’inquiète des impacts que pourraient avoir le développement de ce type de tourisme sur les écosystèmes ainsi que sur la population calédonienne et réclame une étude afin de décider, en toute connaissance de cause, de l’avenir du tourisme de croisière.

De la croisière, on sait peu de choses. Les études sont parcellaires et pas forcément réactualisées. On a pourtant accueilli plus de 400 000 croisiéristes en 2016. À l’horizon 2025, ce chiffre devrait avoir plus que doublé pour atteindre le million de touristes. À l’île des Pins comme à Lifou, les coutumiers ont décidé de limiter le nombre de touchées de manière à éviter de chambouler les équilibres existants sur les îles. Des équilibres sociaux fragiles qui cherchent à répartir de la façon la plus équitable les fruits des activités liées aux croisières. Pour Lifou, les 120 touchées de 2015 avaient globalement rapporté 200 millions de francs. Et c’est sans compter sur le fait que la population n’est pas en mesure de répondre aux énormes besoins des croisiéristes.

Mais la société calédonienne n’est pas la seule à être impactée par cette forme de tourisme en pleine explosion. Comme l’a montré une étude de mars 2009, réalisée par l‘IRD (Institut de recherche pour le développement) et l’Ifrecor (Initiative française pour les récifs coralliens) et intitulée Propositions pour limiter l’impact de l’ancrage des navires de tourisme sur les récifs coralliens en Nouvelle-Calédonie, les croisières ont un impact significatif sur l’environnement et notamment le corail. Sans oublier les autres pollutions, qu’il s’agisse de déchets solides et liquides, générées par les paquebots. Une récente étude, dont nous faisions état dans notre édition du 29 septembre 2016, montre également que les navires produisent d’importantes émissions atmosphériques, équivalentes à celles de près d’un million de véhicules.

Autant d’externalités négatives qui ont un coût et qui restent à mesurer, d’autant plus que la Nouvelle-Calédonie est une des destinations les moins chères du Pacifique, loin derrière la Papouasie Nouvelle-Guinée, par exemple. Des arguments qui font de la Nouvelle-Calédonie une destination très appréciée des armateurs qui bénéficient d’infrastructures de qualité, en particulier sur le plan sanitaire. EPLP demande donc qu’une étude soit réalisée afin de mesurer les retombées, tant positives que négatives, de manière à pouvoir éclairer les décisions à prendre quant au devenir de la croisière à Nouméa et surtout dans les îles, plus sensibles, à cet afflux massif de touristes.