Une campagne de proximité et d’ouverture pour Loyalistes

Les différentes composantes des Loyalistes se préparent à une campagne unitaire, coordonnée avec Calédonie ensemble. Elle se déclinera par des actions de proximité et sera plus ouverte que les précédentes pour convaincre au-delà du « bleu blanc rouge ». Le point avec Christopher Gyges, directeur de la campagne.

L’équipe de campagne est prête et au travail

« Les Loyalistes ont beaucoup avancé sur la constitution des équipes. Différents pôles stratégiques, de communication, logistique, électoral pour la gestion, notamment des procurations, sont en place. Un travail est en cours sur les documents de campagne qui sortiront au fur et à mesure et notamment ceux de vulgarisation du document du Oui et du Non qui est assez complexe (…) En 2020, on était partis le 19 juillet pour un vote début octobre donc on est dans les temps. On lance la campagne par un grand séminaire de travail à Bourail, le 21 août. Nous y rassemblerons nos différents référents, soit 200 à 250 personnes de l’ensemble du territoire, et il marquera le début de la campagne. »

Unité et coordination avec Calédonie ensemble

« Les Loyalistes sont réunis et feront campagne ensemble (NDLR : Les Républicains calédoniens, Le Rassemblement-LR, Générations NC, le Mouvement populaire calédonien, Tous Calédoniens et le Rassemblement national). Celle-ci sera coordonnée avec Calédonie ensemble et nous participerons à des évènements communs, ce qui n’avait pas été le cas lors des précédents référendums. L’unité de toute la famille non indépendantiste est indispensable pour couvrir le maximum de terrain et de sensibilités. »

Le public cible : les autres voix du Non

« On va être davantage sur une campagne d’ouverture, de respect de l’avis de chacun, qui favorise la multiplicité des Non puisqu’il y a différentes raisons de voter Non. Il y a le Non purement bleu blanc rouge, le Non un peu nationaliste pragmatique, mais aussi un Non indépendantiste, parce qu’on n’est pas prêt pour l’indépendance. Il faut, ici, se poser les bonnes questions : est-ce qu’on peut financer notre système de santé, est-ce qu’on a assez de médecins, de cadres, est-ce que l’on a un système économique qui est suffisamment solide ? Toutes les réponses à ces questions sont non. Nous sommes, pour notre part, profondément attachés à la France et fiers d’être Français ; mais il y a d’autres raisons de voter Non et on va justement aller voir toutes ces personnes qui sont plus ou moins indécises. »

Les convaincus en porte-voix et de la proximité

« On a fait de belles choses durant les deux précédentes campagnes, mais il y a eu des erreurs et le principal, c’est d’en tirer les conséquences. On va être moins focalisés sur les convaincus. On va quand même aller les voir, mais on va en faire des acteurs. On va leur donner des éléments de langage pour qu’eux aussi deviennent les porte-voix du Non et qu’ils puissent aller convaincre leurs amis, leurs connaissances, un peu partout en Nouvelle-Calédonie (…) Et puis on ne veut pas une campagne de partis politiques. Il ne faut pas s’attendre à de grands meetings de notre part, mais vraiment une campagne d’extrême proximité, de porte-à-porte, de petites réunions en essayant de couvrir l’ensemble du territoire. La dernière campagne était gérée depuis Nouméa, là on va beaucoup plus s’appuyer sur nos comités locaux. On aura des mini-équipes de campagne un peu partout. »

Zones tangentes

«Il y a des endroits où l’on fait 98 % pour le Non ou à 98 % pour le Oui, et où ça ne sert pas à grand-chose de déployer nos forces. Par contre, les zones tangentes méritent qu’on s’y déploie un peu plus. On a regardé les bureaux de vote dans lesquels il y a eu une forte évolution du Oui au deuxième référendum par rapport au premier. On a regardé les bureaux qui sont à 50-50 entre le Oui et le Non, et on va justement les cibler pour aller convaincre. Ces zones se trouvent sur l’ensemble du territoire ou dans différents quartiers. »

« Une campagne de vérité » avec le document Oui/ Non

« Ce document change tout dans la campagne. Ça évite à chaque camp de dire des contre- vérités, des mensonges. Tout ce qui concerne, par exemple, la nationalité, la monnaie, la santé, les transferts financiers de l’État, est très clairement étayé dans le document donc on est sur une campagne de vérité. Ça arrive peut-être un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais. Et cela permet à chacun d’être parfaitement informé de ce qu’il se passera le 13 décembre, dans un cas comme dans l’autre. Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas ».

Campagne et scrutin apaisés

« On est extrêmement attentifs sur cette question et on salue les différents appels au calme. On va voir ce qui va réellement se passer et on met une pression très forte sur l’État pour que le scrutin se passe bien. Je crois qu’ils ont les mis les moyens pour que ça se déroule bien. Ensuite, c’est de la responsabilité de chacun de calmer ses élécteurs. C’est un scrutin qui est plus qu’essentiel pour l’avenir de la Nouvelle- Calédonie et c’est important qu’il n’y ait aucune contestation possible. En ce qui concerne la campagne, nous ferons aussi attention au langage utilisé. On se place vraiment dans une campagne d’ouverture et modérée. Chacun a le droit d’avoir son avis. Nous, on considère que pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, quelle que soit la raison, c’est mieux de voter Non et de rester au sein de la République tout en gardant sa place, son autonomie, son identité. »

C.M.

©