Une campagne contre l’hépatite B

À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite, le 28 juillet, organisée par l’Organisation mondiale de la santé, la Direction des a aires sanitaires et sociales a décidé de lancer une campagne en mobilisant les médecins et la population contre l’hépatite B.

Tous les ans, l’OMS organise cette manifestation qui est relayée par des actions dans le monde entier. Cette journée est destinée à faire connaître les différentes formes d’hépatite au grand public et fournir des axes d’action, car ces virus et leurs conséquences sont généralement méconnus par les populations. Selon l’Organisation mondiale de la santé, aujourd’hui, seulement une personne sur 20 saurait qu’elle a une hépatite et une sur 100 prendrait un traitement.

Qu’est-ce que l’hépatite ? Comment reconnaître la maladie ? Comment se transmet-elle ? Qui est exposé ? Quelles sont les différentes méthodes de prévention et de traitement ? Autant de questions auxquelles la campagne de la Dass-NC tente de répondre durant toute cette semaine en y associant les médecins et en mettant sur pied une opération de communication.

Les médecins (libéraux, Cafat, centres médico- sociaux, Smit) sont fortement sollicités pour vérifier le statut vaccinal de leurs patients et, pour ceux nés avant 1989 non vaccinés, de leur expliquer aussi les facteurs de risque auxquels ils auraient pu être exposés, puis de leur proposer le cas échéant un dépistage. Des affiches et des dépliants ont été distribués ainsi qu’aux pharmacies et laboratoires d’analyses médicales.

Au moins cinq types d’hépatite

L’hépatite, du grec hépar signifiant foie, désigne toute inflammation aiguë (récente) ou chronique (plus de six mois) pouvant nuire au bon fonctionnement du foie. Le plus souvent, cette maladie est liée à une infection par un virus. Selon le virus en cause, on parlera d’hépatite A, B, C, D ou E. Il en existe d’autres, mais ces cinq-là sont les plus fréquents. L’hépatite B est la plus dangereuse : elle serait, selon l’OMS, pire que le Sida. C’est une maladie qui peut être sexuellement transmissible et son virus est 100 fois plus contagieux que le VIH. C’est d’ailleurs pour cette raison que généralement les agences sanitaires concentrent essentiellement leurs actions de communication et de prévention à l’hépatite B.

Conséquences et transmission

L’hépatite B peut être à l’origine de maladies aiguës ou chroniques. En l’absence de soins, les maladies en stade évolué peuvent conduire à des cirrhoses ou un cancer du foie. L’absence de symptômes ne signi e pas absence de maladie. Le virus se transmet lors d’un tatouage réalisé dans de mauvaises conditions (sans matériel à usage unique), lors des rapports sexuels non protégés, de la mère au nouveau-né, par les aiguilles et les seringues contaminées dans les structures de soins et chez les toxicomanes, en n et surtout, par le sang contaminé.

Les risques hépatiques

L’hépatite virale a causé 1,34 million de morts en 2015, soit un nombre comparable à celui de la tuberculose et supérieur à celui du VIH. Toutefois au niveau mondial, le nombre des décès dus à l’hépatite virale augmente avec le temps, tandis que la mortalité due à la tuberculose et au VIH diminue. Si 1,4 million de cas d’hépatite A sont enregistrés chaque année, 150 millions de personnes sont porteuses de l’infection chronique par l’hépatite C et 20 millions d’infections par an sont dénombrées concernant la E. À elle seule, l’hépatite B touche 2 milliards de personnes dans le monde.

La situation en Nouvelle Calédonie

Au moins 64 personnes sont décédées des suites d’une hépatite B entre 2011 et 2016 et, d’après les données du registre du cancer, entre 2008 et 2015, sur les 169 cancers du foie, 82 % avaient pour facteur de risque une hépatite virale dans les îles Loyauté, 65 % dans la province Nord et 50 % dans la province Sud. À ces chiffres s’ajoutent ceux de l’étude menée en 2013, qui indique que le nombre de cas d’hépatite B sur le territoire pourrait concerner près de 4,8 % des plus de 25 ans et près de 1,5 % des moins de 25 ans, classe d’âge concernée par la vaccination obligatoire. La Dass-NC rappelle au passage, qu’il est important de respecter le calendrier vaccinal (âge et nombres d’injections) a n d’être bien protégé.

Dépistage et traitement

Comme la majorité des personnes porteuses du virus, et notamment l’hépatite B, ne présentent pas de symptômes, le diagnostic ne peut être porté qu’avec un examen sanguin. Celui-ci est prescrit par le médecin généraliste et effectué dans un laboratoire d’analyses. La prise de sang permet de rechercher une augmentation des globules blancs (lymphocytes) qui confirment une infection par un virus. Par ailleurs, le dépistage proprement dit, consiste à identifier le virus responsable. L’analyse va déterminer la présence d’un des constituants de l’enveloppe du virus de l’hépatite B (l’antigène HBs), permettre de déceler les anticorps dirigés contre le virus et de savoir, en fonction de leur variété, si l’infection est récente ou ancienne. Si une hépatite B peut guérir en quelques semaines sans traitement, elle peut devenir véritablement menaçante pour l’organisme avec des conséquences allant de la cirrhose au cancer en passant par une gre e du foie et la mort. L’hépatite B aiguë évolue chez près d’une personne sur dix vers une infection chronique avec un risque de contagion. Pour prévenir l’apparition des complications, les traitements progressent, mais ne permettent pas de guérison totale. Il s’agit essentiellement à d’antiviraux et de règles préventives strictes pour éviter la contagion du virus.

La vaccination

Il existe un vaccin sûr contre l’hépatite B, en deux injections espacées d’un mois, avant une troisième injection, six à douze mois après la première. En 2014, 184 pays avaient intégré l’administration du vaccin contre l’hépatite B aux nourrissons dans leur calendrier de vaccination (contre seulement 31 pays en 1992) et 82 % des enfants avaient reçu ce vaccin. Le calendrier vaccinal de Nouvelle-Calédonie prévoit sept vaccins contre 13 maladies dont l’hépatite B. La première injection se fait à la naissance, puis le deuxième mois et le onzième. Vous pouvez vous faire vacciner à n’importe quel âge si vous n’êtes pas à jour.

Enfin, il faut savoir qu’en dehors des recommandations du calendrier vaccinal (nourrissons, enfants, adolescents, professions de santé et/ou conduites à risque), cette vaccination est recommandée pour des séjours fréquents ou prolongés dans les pays à forte ou moyenne prévalence du portage chronique du virus.

C.S