Un jeu pour lutter contre les violences sexuelles

Le Comité pour la promotion et la santé sexuelle a commencé la distribution de son jeu, #Sans tabou, qui vise à lutter contre les violences faites aux femmes. Le jeu, primé dans un concours international sur la question, sera offert à l’ensemble des classes de la province Sud, du CM2 à la terminale.

Les violences liées au sexe sont un véritable fléau en Nouvelle-Calédonie. Une enquête est actuellement en cours pour essayer de mesurer l’ampleur du phénomène. Un problème de société délaissé des institutions pendant de nombreuses années, particulièrement ancré, et qui touche toutes les communautés et couches sociales de la population. Il ne concerne pas seulement les adultes puisque les acteurs de terrain observent des comportements violents dès le plus jeune âge.

Ce constat, les bénévoles du Comité pour la promotion de la santé sexuelle l’ont également fait à l’occasion de leurs nombreuses interventions dans les différents établissements scolaires du territoire. « Nous voyons beaucoup de violences dans les rapports entre les enfants, insiste Pauline du CP2S. Nous avons eu l’idée de créer un outil pour en parler de façon rigolote. Ce jeu a été mis au point en 2019 et nous l’avons présenté à un concours international de lutte contre les agressions où il a eu un coup de cœur du jury et un prix. Il est désormais reconnu par les experts du monde entier », se félicite la bénévole.

Le jeu existe dans plusieurs versions adaptées à chaque âge, de l’entrée à l’école à quatre ans aux lycéens qui se préparent au baccalauréat. Pour les plus petits, il s’agit de cartes mettant en scène des filles et des garçons. L’idée est que ces dessins suscitent des échanges entre les enfants eux-mêmes, mais aussi avec l’enseignant qui a la charge de les guider dans le dialogue. Pour les plus grands, c’est une bande dessinée, accompagnée d’un livret pour les parents, qui permet d’aborder les différentes situations. En tout, 144 boîtes seront distribuées dans les écoles de la province Sud.

Une initiative qui pose tout de même question quant à la politique des collectivités et des institutions en matière de prévention. Les budgets des associations comme le CP2S ont été drastiquement revus à la baisse, ce qui ne sera pas sans conséquence sur leur capacité à remplir les missions de service public qu’elles accomplissent au quotidien et qui relèveraient normalement des prérogatives des institutions. Si la province Sud s’est félicitée d’avoir pu financer cette initiative au travers de son budget participatif, elle a baissé ses participations et des subventions à la culture, la jeunesse et au sport de 25 % entre 2019 et 2020.

M.D.