Emmanuel Legras a vu l’un de ses rêves de gamin se réaliser en s’élançant sur les parcours d’obstacles de l’émission Ninja Warrior, dans laquelle il est passé vendredi dernier, sur TF1. Un aboutissement pour celui qui a commencé l’art du déplacement appelé parkour et l’escalade sur le Caillou.
S’il n’y avait qu’une seule chose à retenir de son passage à la télévision, ce serait cet énorme sourire qui ne l’a presque pas quitté du début à la fin. Des étoiles dans les yeux et les muscles gainés, Emmanuel Legras s’est hissé jusqu’aux demi-finales de son épisode, diffusé vendredi dernier sur TF1, avant de chuter sur l’obstacle des trapèzes suspendus, qui ont donné du fil à retordre à bon nombre de candidats. Une déconvenue qui vient à peine entacher le bonheur de celui qui regarde Ninja Warrior depuis son enfance passée au Mont-Dore, alors que l’émission n’était diffusée qu’aux États-Unis. « Ça m’a toujours fait rêver, j’essayais de suivre chaque saison, se souvient le Calédonien de 24 ans. Alors de finalement pouvoir y participer, c’était juste incroyable ! »
Les Yamak Pacific
Licencié du Dolphin’s Mont-Dore baseball club depuis l’école primaire, c’est à son entrée au lycée que « Manu » ‒ comme le surnomment ses proches ‒ s’initie au parkour : cette discipline sportive acrobatique qui consiste à franchir des obstacles urbains ou naturels par des mouvements rapides et agiles (course à pied, sauts, gestes d’escalade, déplacements en équilibre, etc.). Avec les Yamak Pacific, qui deviendront comme sa deuxième famille, il marche dans les pas de Yann Hnautra et les Yamakasi et arpente la place des Cocotiers ou encore le complexe La Promenade, à l’Anse-Vata, à la recherche de sensations fortes et de nouveaux défis.
Un art du déplacement qu’il conjugue, par la suite, avec l’escalade, qu’il découvre dans le gymnase de l’université de la Nouvelle-Calédonie en 2016, alors que l’émission Ninja Warrior débarque pour une première saison en Métropole. « Quand cela se passait aux États-Unis, c’était comme un rêve irréalisable. Mais en arrivant en France, c’est tout d’un coup devenu à ma portée. À partir de ce moment-là, je me suis dit que j’y participerai un jour », raconte Emmanuel Legras.
« J’ai craqué mentalement »
Après une première année de licence de mathématiques, puis une autre en biologie, il délaisse finalement son Caillou natal en 2018 pour Montpellier et une licence Staps. À côté, il continue l’escalade et se lie d’amitié avec une nouvelle bande de “traceurs”, nom donné aux pratiquants du parkour : la Wildrun. Ce sont ces derniers qui lui proposent, en décembre 2020, de se présenter à la célèbre émission de courses à obstacles. Sur les quelque 9 000 postulants, il est finalement retenu parmi les 200 participants, dont deux autres compagnons de la Wildrun.
Rendez-vous alors à Cannes, en juin 2021, après plusieurs mois d’entraînement spécifique alternant escalade, préparation physique et mise en situation dans différentes salles de parkour métropolitaines, pour le tournage de la sixième saison. « C’était un super moment. Il n’y avait pas du tout de climat de compétition entre les candidats. Au contraire, on discutait des obstacles et on échangeait sur nos différentes pratiques sportives. J’ai vraiment fait de belles rencontres », assure-t-il. Mais sur le plan de la performance, il reste quelque peu sur sa faim. « J’ai échoué à cause d’une erreur technique qui m’a fait perdre du temps. Je suis frustré, car j’avais encore de la réserve physique à ce moment-là. Mais j’ai craqué mentalement. J’ai le sentiment de ne pas être allé au bout. »
Agréablement surpris par le flux de messages positifs reçus sur les réseaux sociaux, dont beaucoup en provenance de Calédonie, il continue l’entraînement en espérant un jour avoir l’opportunité de retenter sa chance sur les parcours de Ninja Warrior. Et pourquoi pas en sortir vainqueur.
Titouan Moal (© Laurent Vu/TF1)
L’épisode 3 de la saison 6 de Ninja Warrior dans lequel passe Emmanuel Legras est disponible en replay sur le site internet de TF1.
