Angélique Plaire, en quête de vitesse sur le DNC City Trail

Sur les 12 kilomètres du Sunset Trail, le 18 février à Païta, Angélique Plaire l’avait emporté en 1 h 02. © Michel Paul

Dans les 20 kilomètres des Boucles de Tina, samedi 20 avril, l’ultra-traileuse travaillera la vitesse, une qualité importante pour figurer dans le haut du classement sur ses distances favorites. Son objectif de l’année est le Grand raid des Pyrénées, 122 kilomètres et 7 400 mètres de dénivelé positif.

Qu’est-ce que 20 kilomètres pour une ultra-traileuse ? Une simple promenade de santé ? « 20 kilomètres, ça va vite ! Ça va être dur ! » Angélique Plaire préfère décidément les longues distances. « Quand on commence la course par le trail, souvent, on n’aime pas trop le travail de vitesse. Mais en fait, c’est super important. Sur un 100 kilomètres, pour viser les première places, il faut être capable de tenir un bon rythme sur les longues portions de plat. Donc ces derniers temps, j’insiste davantage là-dessus. »

Samedi, sur le parcours du DNC City Trail dont le journal est partenaire, elle préparera son principal défi de l’année 2024 : le Grand raid des Pyrénées, 122 kilomètres agrémentés de 7 400 mètres de dénivelé positif. Au mois d’août, la course attire chaque année plusieurs centaines de coureurs. La concurrence sera rude, c’est parfait. « Je ne me suis jamais vraiment pris la tête sur les courses à l’extérieur… Mais pour une fois, j’ai envie d’essayer quelque chose. J’ai confiance. Si ça passe, tant mieux, si ça casse, tant pis. Mais j’ai vraiment envie d’aller chercher l’avant de la course. » Les crêtes qui dominent la France et l’Espagne ne lui sont pas inconnues : en 2016, sur le parcours de 163 kilomètres, elle avait terminé à la 6e place.

« Je préfère vraiment les longues distances »

Avant de rejoindre les Pyrénées, Angélique Plaire participera au mois de mai à l’Ultra trail de Nouvelle- Calédonie, qu’elle a remporté trois fois d’affilée, de 2017 à 2019, mais qui lui avait laissé un goût amer en 2021, avec un abandon sur le parcours de 133 kilomètres, pour son retour après deux grossesses. « Après ça, en 2023, j’avais préféré m’aligner sur le 80 kilomètres. Je l’avais très bien vécu, mais ça m’avait conforté dans l’idée que je préfère vraiment les longues distances. »

Pour son retour sur les 100 kilomètres, à 34 ans, elle entend bien sûr jouer les premières places, mais surtout boucler la distance sans souffrance excessive, physique ou mentale. « Après mes deux accouchements, il m’est arrivé de me dire “mais qu’est-ce que je fais dans cette course? ˮ… Là, j’espère terminer facilement. »

La vie de maman a aussi bouleversé son entraînement. Angélique Plaire n’a pas toujours le loisir de courir tôt le matin, à la fraîche. « Je m’entraîne souvent à des heures pas cool, de 7 à 10 heures. C’est dur, mais je me dis que ce n’est pas grave. J’aime tellement courir. »

Gilles Caprais


Un très solide début de saison

Victorieuse des 12 kilomètres du Sunset Trail le 18 février, auteure d’un 155 kilomètres en solo au profit de la Ligue contre le cancer une semaine plus tard, 2e du Trail des Cagous en 5 h 57 sur 50 kilomètres (derrière Leslie Nowicki) le 6 avril, Angélique Plaire est en forme en ce début d’année. « Elle fait évidemment partie des favorites » du DNC City Trail, estime Damien Boutellier (Sport santé Calédonie), organisateur de la course, admiratif de sa capacité de travail. « Elle a un fort caractère, un gros mental, mais aussi des qualités physiques hors norme. Elle a un volume d’entraînement que peu de gens sont capables d’encaisser. »