Sortie déroutante de l’Union calédonienne

L’Union calédonienne a publié un communiqué qui a fait réagir l’opinion publique et la classe politique. Pour l’UC, c’est la faute de l’État si le Covid-19 circule en Nouvelle-Calédonie.

L’Union calédonienne est sortie de son silence pour s’en prendre à la France. Le parti a publié un communiqué signé de son deuxième vice-président, Mickael Forrest, membre élu du futur 17e gouvernement. L’UC, qui, avec l’Union nationale pour l’indépendance, a fait chuter le 16e gouvernement plongeant la Nouvelle- Calédonie dans la crise institutionnelle et bientôt économique, avance ainsi que « la présence du Covid-19 est la résultante d’une série de manquements de l’État français » et c’est pour cette raison que « la puissance de tutelle doit rester dans le cadre de ses compétences et cesser de déguiser ses agissements dans cette période délicate ».

L’UC y va même de son explication en prétextant que comme l’État est dépositaire « de la compétence de desserte maritime et aérienne entre la Nouvelle-Calédonie et les autres points de la République. Il fait de cette disposition un enjeu capital de souveraineté alors que la situation exceptionnelle appelle l’humain à plus de justice et de transparence pour l’avenir de l’humanité et notamment du pays kanak ».

La mémoire courte

On notera tout de même que la bulle sanitaire avec Wallis-et-Futuna avait été mise en place par le précédent gouvernement et plus spécifiquement par Gilbert Tyuienon, l’ancien membre du gouvernement en charge des transports. Si l’État est responsable de l’application des protocoles sanitaires à Wallis-et-Futuna, c’est bien la Nouvelle-Calédonie et son gouvernement collégial qui sont compétents et responsables de la préservation de l’intégrité du territoire sur le plan sanitaire. Pour mémoire, l’objectif de la bulle était d’encourager le tourisme.

Un nouveau gouvernement ?

Par la voix de Mickael Forrest, l’UC dit aussi que la Nouvelle-Calédonie « a besoin d’un exécutif de plein exercice qui impose un changement dans le progrès tant sur le plan humain que sur le plan économique. Il ne peut y avoir de laisser pour compte ou d’un développement d’une élite, voire de nantis ». Il rappelle cependant assez paradoxalement que c’est parce que l’UC et le Palika ne parviennent pas à s’entendre que le pays n’a toujours pas d’exécutif de plein exercice. Une position qui interroge à quelques mois de la troisième consultation sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle- Calédonie.

D.P.

©UC