Sonia Lagarde : concernant l’anse Vata, « on me fait un faux procès »

La réhabilitation de la baie, dont l’objectif est de préserver la plage de l’érosion, va bientôt commencer. Les travaux, d’un montant de plus de deux milliards de francs, doivent durer deux ans. Sonia Lagarde, maire de Nouméa, répond aux critiques qui s’expriment sur les réseaux sociaux depuis le début du mois concernant le projet.

DNC : Qu’est-il prévu à l’anse Vata ?

Sonia Lagarde : On est face à un problème d’érosion. Les études menées localement et par un cabinet métropolitain montrent que d’ici quinze ans, on ne passera plus à l’anse Vata. La décision a été prise d’essayer de préserver la plage. Soit on met des gros cailloux et on fait de l’enrochement, soit on met des gros sacs de sable, soit on fait un trait de côte, c’est-à-dire un mur. C’est la solution qui a été retenue et c’est ce qui a été fait à la baie des Citrons il y a des années. L’objectif est de sauver l’anse Vata.

Qu’est-ce qui va changer ?

Avec le futur trait de côte, on va retrouver la plage comme elle était avant, c’est-à-dire plus grande, et on aura une large esplanade à la place du trottoir. Il faut savoir que la terre, le gazon et les quelques cocotiers qu’il y a aujourd’hui ‒ ils n’ont jamais existé avant car il n’y avait que des arbres de bord de mer ‒ ont été aménagés dans les années 1980, ce qui a diminué la plage. Le trait de côte sera fixé avec des gradines.

 

La terre, le gazon et les cocotiers qu’il y a aujourd’hui ont été aménagés dans les années 1980. »

 

Les véliplanchistes regrettent un projet qui ne leur laisse pas assez d’espace pour leur activité, qu’en est-il ?

Les deux loueurs de matériel vont conserver une place côté plage. Les véliplanchistes disent qu’il n’y a rien pour eux, mais ce n’est pas vrai. Il y aura de grandes zones de gazon de plusieurs mètres, deux farés, des anneaux pour que les gens puissent accrocher leur planche, on va mettre un robinet et il y aura toujours des douches. Les véliplanchistes disent aussi qu’ils vont devoir traverser la route avec leur matériel parce que les parkings seront de l’autre côté, mais ils le font déjà le week-end parce qu’il n’y a plus de place le long de la plage. De grands plateaux surélevés seront d’ailleurs aménagés pour traverser. En fait, ce qu’ils voudraient, c’est qu’il y ait un parking pour eux juste devant la plage, c’est ce qu’ils ont demandé quand ils ont été reçus par les services de la mairie. C’est non, cela relève d’un égoïsme incroyable, cette zone, c’est pour eux.

Des personnes qui craignent que l’on « bétonne » la baie. Quelle place sera accordée à la végétation ?

Il y aura des zones engazonnées, on va replanter plus d’arbres qu’il y en a aujourd’hui, on a déjà préservé quatre vieux banians de plusieurs tonnes qu’on a replanté alors qu’on aurait pu ne pas le faire et on va aussi replanter des cocotiers. Je suis une vieille Caldoche, j’y suis allée plus d’une fois à l’anse Vata. On va aussi mettre des transats, des tables avec des parasols et des bancs autour pour les gens qui viennent pique-niquer. Il faut partager les espaces. Je n’ai pas envie d’écouter les communautarismes et les corporatismes. L’endroit est fait pour tout le monde et tout le monde est pris en compte.

 

Il faut partager les espaces. L’anse Vata est faite pour tout le monde et tout le monde est pris en compte. »

 

Le projet ne sera pas modifié ?

Non. Les travaux vont commencer. Il y a des tas de gens qui ne s’expriment pas et tout cela repose sur du non-sens. On est en train de me faire un faux procès. On me dit que je vais bétonner à outrance. J’ai sauvé le terrain des 5 Îles du béton pour en faire un parc, on ne va pas me reprocher aujourd’hui de tout bétonner là-bas. Si j’amène du béton, c’est parce qu’il faut faire un mur pour éviter l’érosion. Et je fais une promenade et une plage pour tous. Donc ça suffit comme ça, les procès d’intention.

 

Propos recueillis par Anne-Claire Pophillat (© A.-C.P.)