SONIA BACKES : « Pas de chèque en blanc pour une même politique économique. »

La présidente des Républicains Calédoniens au Congrès explique les raisons de l’abstention de son groupe à l’élection du président du gouvernement. Et demande l’ouverture de discussions avec la plateforme sur les sujets économiques.

Lors de l’élection du président du gouvernement, Philippe Germain n’a recueilli que 5 voix sur 11, votre groupe a fait le choix de s’abstenir. Pouvez-vous nous expliquer votre position ?

C’est d’abord une question de cohérence vis- à-vis des 18 000 Calédoniens qui nous ont fait confiance lors des dernières élections. Au vu du bilan catastrophique de la politique économique menée par Calédonie ensemble
ces derniers mois, qui a conduit à la destruction de centaines d’emplois et à la faillite de nombreuses entreprises, il n’était pas possible pour nous de signer un chèque en blanc à Philippe Germain pour conduire la même politique.

Pour cette raison, nous avons souhaité discuter avec les responsables de la plateforme des grandes orientations de ce gouvernement avant de pouvoir décider de qui doit être président.

Demande qui est restée sourde de la part des membres de la plateforme ?

Oui et je le regrette ! Nous avons effectué plusieurs demandes de rencontres avec les différents responsables de Calédonie ensemble, du Rassemblement et du MPC, mais ces derniers n’ont pour le moment souhaité en aucun cas discuter avec nous et préféré jouer le rapport de force. À 14 mois du référendum et au regard de la crise économique actuelle, je trouve cette attitude regrettable. Les ego doivent désormais être dépassés et nous devons être en mesure de proposer une majorité loyaliste forte et cohérente pour les prochains mois.

Quels sont pour vous les grands dossiers du prochain gouvernement ?

La priorité absolue est de redonner confiance aux entreprises afin que celles-ci puissent créer à nouveau des emplois. La situation est aujourd’hui plus que préoccupante avec une explosion des chiffres du chômage. De réelles mesures incitatives et de simplification doivent être prises pour relancer la machine économique.

Le deuxième grand sujet, c’est l’amélioration de la sécurité des Calédoniens avec des mesures fortes en matière de lutte contre la consommation excessive d’alcool.
Et enfin, c’est la survie des régimes sociaux où, là aussi, des actions devront être menées pour préserver notre système de santé.

M.Sp