Sélection réduite : le CTOS « a pris ses responsabilités »

Christophe Dabin, président du CTOS, entouré de Marion Roumagne (à g.) et de Fabian Dinh. © Gilles Caprais

Le Comité territorial olympique et sportif (CTOS) a dévoilé sa sélection pour les Jeux du Pacifique, vendredi 22 septembre. Les effectifs ont été réduits de 13 % par rapport à Apia 2019, pour des raisons qui mêlent le financier et le sportif.

285 ATHLÈTES ENVOYÉS À HONIARA

Il y a quatre ans, 327 athlètes avaient été envoyés aux Samoa pour les 16e Jeux du Pacifique. Pour ceux qui auront lieu aux Salomon fin novembre, le CTOS a établi une liste plus restreinte composée de 285 noms (-13 %). Cette diminution s’explique notamment par les difficultés budgétaires du secteur public. « En raison du contexte économique et financier, le CTOS a pris ses responsabilités, explique Christophe Dabin, le président. Nous devons honorer la confiance du gouvernement et envoyer l’équipe la plus compétitive possible. »

Malgré ses difficultés, la Nouvelle-Calédonie « a vraiment aidé le mouvement sportif », salue Christophe Dabin. Près de 90 millions de francs de subventions ont été affectés à la préparation des Jeux (sportif, médical, paramédical…), auxquels il faut ajouter 120 millions pour le déplacement en lui-même (qui coûtera au total 133,5 millions).

DES CHOIX DOULOUREUX

La Nouvelle-Calédonie ne sera pas représentée dans toutes les disciplines inscrites au programme des Jeux. Quatre d’entre elles (hockey sur gazon, rugby à 9, touch rugby et netball) ne sont pas pratiquées sur le territoire. Pour le reste, on savait depuis plusieurs mois que le CTOS écarterait le rugby à 7, jugé insuffisamment préparé ‒ ce que contestent les intéressés. On sait désormais que la Nouvelle-Calédonie n’alignera pas d’équipe féminine en laser (voile), en beach volley, ni en basket à 5 contre 5.

Pour justifier ces décisions, le CTOS s’appuie « sur le règlement des Jeux », qui s’impose aux membres depuis 2016 et qui dit que les Cagous doivent systématiquement être en mesure de viser la première moitié des classements.

LES TÊTES D’AFFICHE

Pour ramener des médailles d’or, les Cagous compteront notamment sur Hugo Tormento, champion du monde 2022 d’aquathlon (nage et course à pied). En natation, Lara Grangeon-de Villele, John-William Dabin, Alexandre Gané, Ethan Dumesnil et Malou Douillard formeront l’ossature d’une forte délégation. En planche à voile, Sarah Hébert fera son retour. En tennis, le jeune Heremana Courte, tout frais champion de France 15-16 ans, tentera sa chance.

En athlétisme, Lesly Filituulaga, Loan Ville et Felise Vahai Sosaia ont de très sérieuses chances de médailles. Comme d’habitude, Pierre Fairbank et Nicolas Brignone, en athlétisme handisport, seront des têtes d’affiche. En golf, Émilie Ricaud, qui poursuit sa carrière aux États-Unis, sera présente. La liste complète des sélectionnés est consultable sur le site web du CTOS.

AUSTRALIE ET NOUVELLE-ZÉLANDE : DÉLÉGATIONS RENFORCÉES

Les deux pays participent aux Jeux du Pacifique depuis Port Moresby 2015. Ils seront représentés dans 9 des 24 disciplines, soit trois de plus qu’à Apia 2019 (le karaté, le judo et la boxe anglaise).

Cette délégation plus importante n’a été acceptée qu’au terme de longues discussions avec les autres participants, inquiets de la puissance de feu des deux puissances économiques de la région. « Il ne faut pas que l’esprit des Jeux soit transformé », estime Michel Quintin, directeur du CTOS.

Vainqueure de l’immense majorité des éditions des Jeux, la Nouvelle-Calédonie ne s’inquiète pas outre-mesure. D’une part, Australiens et Néo-Zélandais n’enverront pas leurs meilleurs athlètes, mais plutôt des espoirs. D’autre part, « si on veut continuer à performer, il faut se confronter à des athlètes de bon niveau, c’est indispensable », considère Christophe Dabin.

Gilles Caprais

Toujours favoris

À Honiara, la Nouvelle-Calédonie aura comme toujours de très sérieuses chances de victoire au tableau des médailles. À Apia, il y a quatre ans, le territoire le plus prospère de la zone avait décroché sa 13e victoire en 16 éditions des Jeux, grâce à 182 médailles dont 76 en or, loin devant la Papouasie- Nouvelle-Guinée (130 médailles, 30 d’or), vainqueur en 2015 et en 1991 à domicile. Fidji avait remporté la première édition, en 1963, à domicile.