Sari Oedin : « La souveraineté alimentaire passe par la responsabilisation de chacun »

La deuxième édition des états généraux de la transition ont débuté le 23 juillet. Après des rendez-vous à la Fête de l’agriculture urbaine et du Spirit festival, les rencontres vont se succéder pendant quatre mois afin de proposer des actions concrètes en faveur de la souveraineté et la sécurité alimentaire. Sari Oedin est coordinateur de l’association Permalove culture innovation Pacifique.

DNC : Pourquoi avoir organisé les états généraux de la transition sur quatre mois ?

Sari Oedin : La première édition avait été organisée en 2020 sur une journée. Les tables rondes avaient permis d’échanger sur la sécurité alimentaire et la nécessité de former les jardiniers intervenant pour favoriser la diffusion de nos messages. Nous nous sommes rendu compte que la problématique était si vaste qu’elle nécessitait plus de temps pour en discuter.

Parallèlement, en juillet 2021, nous avons créé l’association Permalove culture innovation Pacifique qui organise aujourd’hui ces états généraux avec la participation d’autres associations.

Comment se déroulent ces états généraux ?

Nous programmons très régulièrement des tables rondes afin de faire avancer

la thématique selon trois axes : la souveraineté alimentaire, la mise en place d’une sécurité sociale alimentaire et la formation d’animateur jardinier. Nous avons organisé la première journée à Dumbéa, à l’association La belle terre qui anime un centre d’expérimentation en agroécologie et de transformation de culture végétale.

La mairie de Nouméa nous a proposé de les rejoindre dans le cadre de la Fête de l’agriculture urbaine à la pépinière municipale, samedi 30 juillet. Nous étions également présents au Spirit festival, dimanche 31. Nous irons ensuite à Koné, Maré…

Qui peut participer à ces tables rondes ?

Tout le monde ! Lors de la première journée par exemple, nous étions une trentaine de personnes. Il y avait des représentants associatifs d’Action biosphère et de La belle terre, des entreprises, des syndicats, des acteurs de la société civile. Nous avons également été contactés par des partis politiques et un représentant de l’Avenir en confiance était présent le premier jour. Mais nous voulons travailler avec tout le monde et toutes les sensibilités sont bienvenues.

Êtes-vous en relation avec la Chambre d’agriculture et de la pêche de Nouvelle- Calédonie ?

Son directeur nous a dit être intéressé par notre démarche et nous devons nous rencontrer dans les prochaines semaines. La Finc, la fédération des industries de Nouvelle-Calédonie, cherche, elle aussi, à développer la production locale et s’intéresse à notre démarche.

Vous proposez la création d’une sécurité sociale alimentaire. Pouvez-vous nous dire en quoi cela consiste ?

C’est une idée nouvelle ici, mais elle fait son chemin depuis plusieurs années en Métropole. Le principe est de créer un système, dans la continuité de la Sécurité sociale que l’on connaît déjà. Les cotisations des adhérents permettent de subventionner des cultures afin de gagner en autonomie en cas de crise, par exemple.

Mais nous en sommes au début et tout reste à imaginer. Cela nécessite une approche globale en tenant compte de l’économie, la formation, le droit, la santé…

Sur la question de la souveraineté alimentaire, quelles réflexions menez-vous ? La souveraineté alimentaire passe par la responsabilisation de chacun. Les ateliers nous permettent de réfléchir aux actions concrètes à mettre en place individuellement pour changer le cours des choses. Nous voulons créer un nouveau modèle de production et d’alimentation éthique.

Propos recueillis par Virginie Grizon

Une petite association qui voit grand

Créée il y a un an, l’association Permalove culture innovation Pacifique a déjà de nombreuses actions à son actif. Elle a animé des ateliers potagers aboutissant à la création et à l’entretien de petites parcelles à Bernheim pour l’association Handijob, à la Maison de la jeunesse et dans des écoles de Dumbéa, sur le toit du Congrès…

En début d’année, elle a tenu des ateliers de réflexion sur les notions d’alimentation et d’identité dans le cadre du séminaire jeunesse à Lifou. En juin dernier, elle a mené une action de plantation de 50 arbres au Ouen-Toro. Aujourd’hui, elle organise les états généraux de la transition, en collaboration avec d’autres associations.