Saint-Louis : Daniel Goa monte au créneau

Dans un long communiqué, le président de l’Union calédonienne a condamné les graves exactions commises à Saint-Louis par une poignée d’individus et pénalisant toute une population.
Les actes de ces « délinquants » et « des quelques personnes qui les poussent à agir sont d’une extrême gravité », dit-il et vont à l’encontre du projet indépendantiste et du « bien-vivre ensemble ».« À qui profiterait le désordre sur Saint-Louis ? Certainement pas aux indépendantistes qui perdent des voix chaque jour que ces blocages », analyse Daniel Goa.

Le président de l’UC demande à l’État de « faire le nécessaire », précisant que « le maintien de l’ordre public, la justice, la libre circulation des biens et des personnes sont des compétences de l’État et seulement de l’État » et que c’est à l’État « d’assumer ses attributions régaliennes dans le respect des lois républicaines ».

Il appelle les populations de Saint-Louis, à « rester calme » et « à se débarrasser de ce problème qui jette l’opprobre sur la tribu depuis des décennies et qui donne une image fausse de la réalité ». Il somme les populations riveraines de rester calmes et sereines et leur demande de faire confiance aux forces de l’ordre dont la mission, précise-t-il, « n’est pas uniquement de maintenir l’ordre sur Saint-Louis, mais aussi de veiller à des équilibres, qui, s’ils basculaient, seraient bien plus dommageables pour le pays ».

Daniel Goa s’attaque par la suite « à certaines personnes venues d’ailleurs qui défendent le maintien de la France » lançant des « provocations inutiles dans les médias qui pointent toute une population notamment celle de Saint-Louis qui est kanak et qui est dans son pays ». Pour le président de l’UC, ces personnes « ont pour seule proposition l’éradication digne des camps de concentration », et par conséquent, ajoute-il « ces nostalgiques d’un temps douloureux pour la France n’ont pas leur place dans notre pays qui les accueille ». Elles seraient d’ailleurs, selon lui, les premières victimes « si ces évènements venaient à déraper » et doivent de fait laisser les responsables régler la situation.

Enfin, Daniel Goa interpelle les médias sur leur rôle. Rappelant que « Saint-Louis ne se cantonne pas à l’axe routier », il pousse les journalistes à rentrer dans la tribu pour discuter avec la population et montrer « une autre image des clans, des familles », qui sont stigmatisés par cette violence. « Ces habitants ne sont pas garants de l’ordre public, ni de la justice, ni des lois de la République, on ne peut les rendre responsables de cette situation », conclut le président de l’UC.