Rentrée en harmonie

67 610 élèves de la maternelle au lycée ont fait leur rentrée cette semaine. Un retour qui s’est bien déroulé pour une année que les personnels espèrent aussi sereine.

« Une rentrée en harmonie pour année en harmonie », tel est le leitmotiv du vice-recteur Jean-Charles Ringard-Flament. En cette année référendaire, le vice- rectorat et le gouvernement estiment que l’école doit « jouer tout son rôle » afin de sensibiliser les enfants, les faire parler et finalement créer un climat propice au vivre-ensemble, au positivisme. « Il faut rappeler que cet exercice démocratique est une chance ! Ce n’est pas tous les ans que les citoyens peuvent ainsi s’exprimer et ce n’est pas dans tous les pays ! », a ajouté Hélène Iekawé, en charge de l’enseignement au gouvernement.

Sé-ré-ni-té

Pour impulser cet état d’esprit dès la rentrée, les établissements étaient invités à organiser un accueil « bienveillant » aux enfants et parents avec, ici et là, des petits-déjeuners, des activités, une fête… Dans cette lignée, des actions viendront s’ajouter tout au long de l’année, en particulier dans les collèges et les lycées, pour essayer de « sanctuariser » l’école : un soutien particulier sera accordé aux projets d’éducation à la citoyenneté des élèves, l’avenir institutionnel devra être évoqué dans les salles de classe (au programme en histoire-géographie et dans l’enseignement moral et civique), une Fête du jeune citoyen calédonien sera organisée au mois de septembre « par les jeunes et pour les jeunes ».

Enfin, l’application du projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie implique, on le rappelle, une série de priorités qui vont aussi dans le sens d’une école calédonienne, que les autorités imaginent propice au mieux vivre-ensemble et à la réussite : la réduction des inégalités, la lutte contre le décrochage scolaire, la lutte contre la délinquance en milieu scolaire, la réforme du collège… Sans oublier la mise en œuvre du nouveau calendrier scolaire (2018-2020) qui doit permettre de « reconquérir » le troisième trimestre…

Changer peu à peu l’école

Dans le premier degré public, le territoire s’occupe toujours des programmes scolaires, de la formation des enseignants et du contrôle pédagogique. La mise en œuvre efficace de tous les contenus d’enseignement, qui doivent mener à la maîtrise par les élèves du fameux « socle commun », relève encore de textes qui doivent être présentés en milieu d’année au Congrès. Les principaux axes de développement sont le renforcement, pour tous les enfants, des fondamentaux en français et en mathématiques, l’enseignement de la culture kanak et progressivement des autres cultures, ainsi que la mise en place du parcours civique scolaire, du parcours artistique et culturel, l’enseignement de l’anglais dès le CP, la poursuite du dispositif des écoles bilingues et, enfin, la généralisation des technologies numériques ou l’organisation du nouveau cycle CM1, CM2, 6e.

Le collège, plus autonome, et le lycée, plus diversifié

Dans le secondaire, 2018 s’illustrera par la réforme du collège que nous avons déjà évoquée dans nos colonnes. D’inspiration métropolitaine, cette réforme implique, on le rappelle, une articulation renforcée école/collège, de nouveaux programmes, un nouveau socle commun, un nouveau brevet, une nouvelle organisation pédagogique.

Cette réforme va laisser une plus grande autonomie aux équipes éducatives et pédagogiques. Et les élèves devraient être mieux suivis et de manière plus personnalisée : ils pourront apprendre d’autres matières, bénéficier de nouvelles méthodes d’apprentissage. Il y aura plus de maths et de français à l’entrée au collège, plus d’anglais et une deuxième langue vivante dès la cinquième, et toujours l’enseignement de la culture kanak. La rentrée, cette année, a aussi été marquée par l’ouverture du collège d’Apogoti, à Dumbéa-sur-Mer, qui accueille pour l’instant 210 élèves de 6e et 5e…

Pour les plus grands, les parcours de formation se sont étoffés, consolidés. Les lycées du Mont-Dore et de Pouembout montent en puissance avec 550 places supplémentaires et des filières complètes en numérique, environnement et agriculture… Côté post-bac, les étudiants calédoniens sont toujours plus nombreux dans les filières courtes telles que BTS ou DUT : 2 230 contre 2 029 en 2016 avec une augmentation des capacités d’accueil et de nouvelles filières (bac pro et BTS systèmes numériques et du CAP au BTS dans les métiers de protection de l’environnement). Des places supplémentaires et une diversification de l’offre : « Le signe que le système s’améliore », a souligné le vice-recteur.

Les nouveaux bacheliers souhaitant continuer en Métropole seront encore plus soutenus, a enfin promis Jean-Charles Ringard-Flament, avec le dispositif « Parcoursup » et un suivi par le lycée d’origine pour les vœux jusqu’à clôture des inscriptions le 31 mars.

C.M.


Des chiffres stables

67 610 élèves ont fait leur rentrée. 26 724 enfants sont dans le premier degré public, 23 341 dans le second degré public ; 7 680 dans le premier degré privé, 9 320 dans le second degré privé et 545 dans le privé hors contrat.


 Inégalités et réussite

Plusieurs changements pour les élèves en difficulté ont été annoncés : la rénovation des Segpa, la mise en place à titre expérimental d’un partenariat avec le CHS Albert-Bousquet pour les enfants présentant des troubles du comportement, la mise en œuvre d’un service d’aide aux devoirs au collège proposé à tous les élèves, la mise en place des « lycées de la persévérance », c’est-à-dire des établissements qui seront ouverts les mercredis après-midi, les samedis et les vacances scolaires où sera proposé un programme d’activités éducatives, scolaires, culturelles, sportives, de loisirs…


L’enseignement agricole se porte bien

La filière, qui concerne 540 élèves dans le privé et le public, de la 4e au CAP/BTS, fêtera à la fin de l’année ses premiers diplômés. Les élèves sont répartis à 45 % dans le secteur des productions agricoles, 30 % dans le secteur de l’environnement, 25 % dans les services à la personne et aux territoires.

Deux nouvelles classes ouvrent cette année : une terminale bac pro aménagements paysagers, au lycée Michel-Rocard, et une deuxième année de Capa métiers de l’agriculture et jardiniers paysagistes au lycée polyvalent du Mont-Dore, soit un potentiel de 25 diplômés supplémentaires en décembre prochain.

Les conditions d’accueil dans les établissements seront encore améliorées (rénovation des bâtiments, réalisation d’espaces pédagogiques dédiés aux différentes pratiques,..). Et afin de coller au plus près des besoins des professionnels de l’agriculture, la Nouvelle-Calédonie poursuit le financement du pôle d’excellence sectoriel (PES), formation agricole.

2018 devrait enfin être l’année du renouveau pour les Maisons familiales rurales (MFR) de Koné, Poindimié, Pouébo et Belep, grâce au soutien de l’Union nationale des MFR. Ces établissements au statut associatif s’occupent de la formation et l’éducation des jeunes, de leur insertion sociale et professionnelle de la 4e au CAP.


Coopération renforcée entre la province Sud et le Mont-Dore

Une convention de partenariat a été signée, mercredi matin au groupe scolaire de Plum, entre Philippe Michel, président de la province Sud et le maire du Mont-Dore Éric Gay. Elle vient définir les modalités de coopération dans les écoles de la commune en matière de promotion du dévelopement durable, de citoyenneté, pour l’amélioration du climat scolaire, le dévelopement du numérique à l’école et l’amélioration de la gouvernance grâce à un certain nombre de supports, de formations, de journées ludiques, d’activités et de moyens financiers… Un comité de pilotage se réunira trois fois par an. L’objectif est de mieux prendre en charge les élèves en difficulté.