Rencontres économiques du Pacifique Sud : des échanges fructueux

Le 6 décembre, la Représentation patronale du Pacifique Sud a tenu les huitièmes rencontres économiques du Pacifique Sud, au ministère des Outre- mer, à Paris, en présence de la ministre, Annick Girardin. Objectif : favoriser les leviers de développement pour les trois territoires français de la région.

Les rencontres économiques du Pacifique Sud sont désormais devenues un rendez-vous incontournable de l’agenda du ministère des Outre-mer. Sous le patronage de la ministre, Annick Girardin, les CPME de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française, regroupées au sein de la Représentation patronale du Pacifique Sud (RPPS), ont tenu, le 6 décembre, la 8e édition, en présence d’une cinquantaine de personnalités. « Ces rencontres sont éminemment pertinentes, car il est rare d’avoir autour d’une table des législateurs, des sénateurs, députés, des membres du gouvernement, de la haute fonction publique et des chefs d’entreprise », appuie Chérifa Linossier, vice-présidente de la RPPS et présidente de la CPME-NC.

Cet événement permet également de réfléchir sur un plan régional. « L’objectif est de faire un point sur la situation économique de chaque territoire, de pouvoir échanger sur les problématiques que nous rencontrons, de favoriser des leviers de développement, de créer une synergie, de mutualiser et de travailler ensemble et non plus seuls dans notre coin car si nous ne le faisons pas nous ne serons pas compétitifs dans la région, souligne-t-elle. Or, c’est indispensable si nous devons développer l’axe indo-pacifique. »

Financement des entreprises

Le financement des entreprises a été au cœur des travaux de la matinée. Un point important au regard de la frilosité du milieu bancaire à soutenir les projets des entreprises. Présente en Nouvelle-Calédonie depuis septembre grâce à la mobilisation de la RPPS, Bpifrance a ainsi exposé son activité. « Ce sont trois dossiers que Bpifrance doit traiter, mais ce dispositif est nouveau et compliqué par rapport à la fiscalité calédonienne qui n’est pas la même qu’en Métropole », précise Chérifa Linossier. Les discussions ont ensuite porté sur la défiscalisation et la mise en œuvre de la réforme de la politique monétaire de l’IEOM devant aboutir à un renforcement des capacités de refinancement des établissements bancaires aux bénéfices des encours et du coût du crédit aux entreprises calédoniennes.

La stratégie du bon achat saluée

Les discussions se sont concentrées ensuite sur la formation professionnelle, les normes de construction et les effets de la réforme métropolitaine des retraites sur les complémentaires calédoniennes. « Sur ce point précisément, nous avons demandé à l’État de construire ensemble cette réforme qui va impacter la Nouvelle-Calédonie et qui doit tenir compte de nos spécificités », explique Chérifa Linossier.

Autre dossier important : l’instauration de la stratégie du bon achat en Nouvelle-Calédonie, qui a été saluée par la ministre des Outre-mer dans son discours d’ouverture. Dans un climat économique ralenti, l’objectif est de pérenniser les entreprises calédoniennes en engageant par des conventions les collectivités à orienter et adapter la commande publique vers les entreprises et dynamiser le développement du territoire. « Ce dispositif a fait l’objet d’une présentation aux autres territoires et le cabinet de la ministre a assuré que les représentants de l’État dans les territoires du Pacifique seront mobilisés à ce sujet afin que ceux-ci facilitent sa mise en œuvre et s’engagent dans la démarche », indique Chérifa Linossier.

Les enjeux régionaux

Les acteurs économiques polynésiens ont ensuite présenté la création du French Polynesia Regional Group, regroupement économique en faveur de l’export polynésien. La journée s’est clôturée par une présentation du projet Air Oceania, comme levier d’une meilleure intégration régionale des territoires et de leurs économies. Alors que le défaut de routes maritimes ou aériennes opérationnelles a été pointé comme un frein au développement à l’export des économies du Pacifique, le projet Air Oceania de compagnie régionale et son potentiel portage par les trois territoires français du Pacifique a été salué au plus haut niveau de l’État comme une solution à l’intégration régionale des trois territoires français.


Un point négatif

« La ministre des Outre-mer nous a annoncé qu’il y avait 100 millions d’euros qui étaient repartis à Bercy, car les collectivités calédoniennes ne s’étaient pas saisies de ce financement, explique Chérifa Linossier. C’est une information désolante qui pose question. Est-ce un manque de compétences d’ingénierie pour solliciter les fonds publics alors qu’il y a en Nouvelle-Calédonie de nombreux projets qui ne parviennent pas à être financés ? »

 

Frédérique de Jode / Rectiligne