Présentation du plan de gestion du parc de la mer de Corail

Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie soumet à la population les premières propositions du plan de gestion du parc de la mer de Corail. L’idée est de dé nir les grands objectifs et sous-objectifs pour les cinq prochaines années. Des présentations et des rencontres sont organisées jusqu’au 28 février sur l’ensemble du territoire.

Le parc de la mer de Corail est le plus grand parc marin français. Pendant un temps, il a même fait partie des plus grands au monde. Mais ce n’est pas tellement la taille qui compte mais bien les plans qui viennent encadrer les usages autorisés sur les di érentes zones. Depuis deux ans, le comité de gestion travaille sur l’élaboration du plan de gestion. Un travail qui avance, puisque les grands objectifs et sous-objectifs sont présentés et soumis à la consultation publique entre le 2 et le 28 février.

Après Nouméa, le 2 février à l’IRD, les rencontres publiques se tiendront à Maré, le 6 février, à Lifou, le 7, Ouvéa le 8 ou encore Bourail, le 9 février (le calendrier est à retrouver sur www.mer-de-corail.gouv.nc ou sur sa page Facebook). La tournée permettra à l’ensemble des Calédoniens de donner leur avis sur ce plan qui viendra encadrer les usages dans le parc, en sachant que les Calédoniens utilisent relativement peu ces grands espaces qui se situent au-delà du lagon. Les enjeux sont néanmoins importants, en particulier en termes de préservation.

Si les Calédoniens utilisent des techniques de pêche responsable, ce n’est pas le cas des pêcheurs illégaux à l’image des pêcheurs de bêches de mer vietnamiens qui nettoient littéralement le lagon. Un phénomène très certainement sous-estimé et qui pose la question des moyens de surveillance déployés ainsi que d’intervention, comme l’a tristement montré la récente « évasion » des deux blue boats arraisonnés les 21 et 22 janvier.

Si le plan est soumis à consultation, il faut néanmoins bien voir qu’il n’est pas encore prêt à entrer dans une phase opérationnelle. Outre les 15 grands objectifs tels que la préservation et la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel, le développement d’une coopération régionale ou encore l’accompagnement pour le développement d’un tourisme responsable, les sous-objectifs permettent toutefois d’avoir une idée plus concrète des actions qui seront mises en oeuvre à l’avenir. Avant même d’avoir commencé, la consultation commence déjà à susciter les critiques et au sein même du comité de gestion. Le regroupement d’associations EPLP, Ensemble pour la planète, et l’association Action biosphère ont notamment fait part de certaines critiques du projet tel qu’il est proposé, sur la forme, mais surtout sur le fond. EPLP dénonce plus précisément le huitième objectif qui porte sur l’anticipation des usages futurs comme l’utilisation des ressources biologiques, minérales et des hydrocarbures. Une exploitation qui irait directement à l’encontre du premier objectif visant à protéger fortement les écosystèmes et, plus largement, contraire à l’esprit du schéma de transition énergétique adopté par le Congrès en juin 2016.