Pillage des caisses de l’OPT : comment Yanno s’est défaussé…

D’abord opposé à la ponction de 4 milliards supplémentaires dans le fonds de roulement de l’OPT, Gaël Yanno a plié sous la pression de ses partenaires de la plateforme et la nécessité d’éponger peu ou prou l’ardoise de la gestion à la mode Germain du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Mais l’addition sera pour les Calédoniens.

Oui, on l’oublie parfois, mais Gaël Yanno avait gagné la présidence de l’OPT au bénéfice de son ralliement à la plateforme, qui ne servait évidemment pas à se répartir les postes entre amis (politiques). Mais à l’OPT, tout le monde était contre le pillage des caisses de l’Office, unilatéralement décrétée par le président de l’Exécutif, pris à la gorge par sa dette croissante : syndicats et salariés unanimes avaient fait savoir officiellement leur opposition.

D’autant que lors du dernier exercice budgétaire du duo Germain/Dunoyer, ils avaient déjà été ponctionnés de 1 + 2 milliards. Comme le port autonome de Nouméa, ponctionné cette nouvelle année, et encore une fois, de 350 millions de francs. La donne était claire à l’Office des postes. Même Gaël Yanno, racontait partout qu’il « démissionnerait » de sa présidence, si l’on venait à « pomper une nouvelle fois dans les caisses de l’Office ». Mais le président s’est finalement rendu au diktat imposé par Calédonie ensemble à ses alliés plateformistes.

Pour épater la galerie et faire bonne figure, le président de l’OPT s’est abstenu sur la délibération de ponction imposée par l’équipe Germain. Mais alors pourquoi l’a-t-il inscrite à l’ordre du jour du conseil d’administration de l’OPT, lui qui en a la maîtrise, si ce n’était pour la faire adopter. Au total 6 abstentions et 5 votes pour la ponction. Résultat : 4 milliards sortent des caisses. Dans le dos du président ? Pas vraiment : juste un habillage pour garder un confortable et plaisant fauteuil.

« Une démission de ses responsabilités », dit Philippe Blaise

« Au bout du compte Yanno n’a pas démissionné de son poste mais de ses responsabilités, résume Philippe Blaise. Le plan stratégique de l’OPT est bon à mettre à la poubelle ! ». En effet, avec ces 4 milliards siphonnés, on aurait pu : diminuer de 2 000 F l’abonnement de l’internet sur les téléphones fixes (coût de l’opération : 1,36 Mds) ; baisser de 1 500F tous les forfaits mobilis (coût de l’opération : 1,44 Mds) ; baisser de 500F le prix de toutes les cartes Liberté vendues sur le territoire, résume l’élu des Républicains calédoniens.

En outre, ajoute le parti de Sonia Backes, « Cette nouvelle ponction dans le fonds de roulement de l’OPT entraînera un nouveau retard de 4 ans dans la mise en place de la fibre optique sur l’ensemble du territoire. Et sont autant d’investissements qui ne seront pas faits et autant de contrats de travaux qui ne rentreront pas dans les caisses des entreprises calédoniennes ».

Au total les clients calédoniens du téléphone, du mobilis, de l’internet et de la banque postale auront été floués de 7 milliards en deux ans de gestion Germain. Les forfaits ne sont pas près de baisser et pour le très haut débit, selon l’expression locale consacrée : « T’as qu’à croire ! ».

L.N.