Melbourne : accompagner les entreprises à l’export

La délégation calédonienne a participé à un tour guidé sur les passages et voies cachés de Melbourne, animé par la guide touristique Fiona Sweetman, à la découverte des œuvres d’art urbain.© A.-C.P

La délégation a pris contact avec des représentants francophones du milieu économique lors d’une réunion vendredi, à Melbourne. L’objectif est de créer des partenariats afin de soutenir les entreprises calédoniennes dans leur volonté de s’exporter. 

Business France, French Tech Australie, Chambre de commerce franco-australienne, association d’entreprises intervenant dans les îles du Pacifique. Leurs représentants sont autour de la table dans la salle de réunion de l’hôtel, vendredi après-midi. Ils rencontrent les acteurs économiques calédoniens, membres de la délégation : chambres consulaires, organisations patronales, cluster New Caledonia Trade & Invest.

Une entrevue organisée par Aircalin. « On a fait ce qui nous paraissait intéressant en termes de potentiel de développement. C’est la raison pour laquelle on a organisé ce rendez-vous avec les acteurs économiques de l’État du Victoria et de Melbourne pour que les synergies puissent se faire. Je pense que cela va s’avérer utile dans les prochains mois », introduit Georges Selefen, directeur général de la compagnie.

TROUVER DES CLIENTS OU DES FOURNISSEURS

Un événement de circonstance pour la Chambre de commerce et d’industrie, qui vient de lancer un dispositif d’accompagnement des entreprises à l’export. Elle l’a testé une première fois en collaboration avec Aircalin à Singapour, début novembre. Six entrepreneurs en ont bénéficié. L’ambition est de faire la même chose sur Melbourne, annonce David Guyenne, président de la CCI. « Nous allons essayer de creuser les opportunités pour les entreprises qui auraient un intérêt à y aller, les Calédoniens ont des capacités et des domaines d’expertise, il faut aller les chercher. »

Tech, agriculture, commerce… Qu’est-ce qui pourrait intéresser les Australiens ? Cela viendra dans un deuxième temps. « C’était une première étape, commencer à connaître les personnes qui pourront nous aider. La prochaine consiste à travailler avec eux pour rentrer dans le détail », poursuit David Guyenne.

La finalité ? Participer à l’ouverture de débouchés et, en fonction des besoins des entrepreneurs, trouver des clients ou des fournisseurs, voire participer à leur implantation dans le pays pour ceux qui l’envisagent. Cela peut aussi passer par des coopérations. « On a rencontré une société australienne qui échange avec une Calédonienne dans le cadre d’un projet aux Salomon. Ça peut être intéressant pour nous, parce que les Calédoniens connaissent les petits marchés. On pourrait imaginer nouer des partenariats. »

La délégation descend la fameuse Hosier Lane.© A.-C.P.

UNE « BARRIÈRE CULTURELLE »

Un pied à Nouméa, un autre à Melbourne : Raphaël Alla, entrepreneur dans l’informatique, a réussi son installation sur l’île continent. Membre de la Chambre de commerce franco-australienne (FACCI), il estime que des passerelles sont nécessaires pour faciliter les relations. « Soit des personnes qui exercent des deux côtés, comme moi, soit des organismes comme la French Tech et FACCI, qui peuvent servir de porte d’entrée en Australie. »

Car le marché calédonien peut susciter l’intérêt de potentiels clients australiens, ajoute Raphaël Alla. Mais pour cela, il n’y a pas de secret, « il faut venir se présenter, vendre ses produits. C’est ce que j’ai fait dans mon secteur, j’ai vendu mon expérience acquise à Nouméa ». Une possibilité « qui n’est pas assez exploitée par les Calédoniens », estime-t-il, alors que le pays a des atouts, « une croissance économique forte » et une proximité avec la Nouvelle-Calédonie. Un des points bloquants reste la langue, selon Raphaël Alla. « C’est indispensable pour s’implanter ici. »

François de Meneval, investisseur, partage ce constat. « Il y a une barrière culturelle. Il faudrait peut-être organiser des séminaires sur le sujet parce que ce fossé conduit souvent à des malentendus et des déceptions. » Également membre de la French Tech, il précise aussi que « faire du business en Australie a un coût assez élevé ». D’où l’importance d’être accompagné et suivi.

La CCI ne compte pas s’arrêter à Singapour et Melbourne. Une convention avec la Chambre du Vanuatu est en cours, et une avec celle de Fidji est évoquée. « Il y a forcément des choses qu’on peut leur apporter. Ils ont une industrie audiovisuelle et nous avons des compétences, on peut peut-être en profiter. » Il est également question d’économie verte et bleue et de télécommunications avec le câble de l’OPT qui relie Nouméa à Suva depuis 2022, Gondwana-2.

 

Fidji aussi

Fiji Airways opère désormais deux vols réguliers depuis l’aéroport de Nandi jusqu’à La Tontouta, les lundis et jeudis. La compagnie est de retour sur le territoire après 40 ans d’absence. Lors de l’arrivée du vol inaugural le 30 novembre, Fiji Airways et Nouvelle-Calédonie tourisme ont signé une déclaration d’intention. Le but est d’intensifier leur collaboration en vue de stimuler le trafic et de renforcer l’attractivité du territoire.

Cette route ouvre également vers les États-Unis, le Canada, l’Asie, et d’autres îles du Pacifique. Une liaison hebdomadaire supplémentaire (Nouméa-Nandi-Papeete) est également proposée par Aircalin.

 

Anne-Claire Pophillat