Martine Cornaille évincée de la présidence de l’Œil

Un conseil d’administration de l’Œil était prévu le 7 septembre. Les membres devaient notamment se prononcer sur la révocation du conseil d’administration de l’actuelle présidente, Martine Cornaille.

L’actuelle présidente du conseil d’administration de l’Œil, également présidente du collectif d’association de protection de l’environnement Ensemble pour la planète, n’a pas que des amis. C’est plus particulièrement vrai du côté des industriels et des institutions qui redoutent ses manières controversées. Mais force est de constater que ce sont ces manières qui ont permis de faire bouger les lignes en matière environnementale.

La Nouvelle-Calédonie revient de loin sur le plan environnemental et tout n’est pas parfait, loin s’en faut. C’est tout particulièrement le cas dans l’industrie minière où les dégâts environnementaux sont importants. Longtemps, la question était tout simplement éludée, en particulier du fait de la proximité entre les dirigeants de l’industrie minière et les élus, même si l’industrie minière n’est pas la seule source de pollution sur le territoire.

Le conseil d’administration qui s’est tenu hier, le jeudi 7 septembre, devait décider du sort de l’actuelle présidente de l’Œil à mi-mandat suite à une demande de Vale. Pour Martine Cornaille, il s’agit d’un aveu de faiblesse de la province Sud qui répond au chantage de l’industriel sous-prétexte d’une éventuelle fermeture. La présidente en sursis interroge notamment les participations de la collectivité au capital de Vale et sa capacité de remboursement pour le moment prise en charge par l’industriel lui-même.

Ensemble pour la planète a réalisé un sondage (400 participants) dont les principaux résultats montrent une opposition à l’éviction de Martine Cornaille. A 84 %, les sondés estiment que les industriels ne devraient pas avoir de voix délibérative. 45,5 % jugent que le financement doit être partagé entre les industriels et les collectivités. Ils sont enfin plus de 86 % à penser que le financement de l’Œil doit faire l’objet d’une base réglementaire et ne pas relever d’une simple convention. Tout l’enjeu est là car si Martine Cornaille reste, Vale pourrait quitter l’observatoire et retirer ses financements.

La province Sud devrait soutenir de son côté le départ de la présidente pour deux raisons. La collectivité estime que la présidente ne parvient pas à faire la part des choses entre sa fonction au sein d’EPLP et celle à l’Œil. Elle soutiendra par ailleurs son départ afin de retrouver de la sérénité au sein du conseil d’administration. Selon la province, le comportement de la présidente ne permettrait pas de tenir des débats apaisés et empêcherait même la tenue normale des conseils jusqu’à leur terme.