L’Institut océanien d’haltérophilie quitte le Caillou

Créé en 2009, l’Institut océanien d’haltérophilie (IOH) a fermé ces portes durant la période de confinement, car tous ses pensionnaires étaient retournés dans leurs pays respectifs. Il ne rouvrira pas.

C’était un outil unique sur le territoire. Depuis près de onze ans, les meilleurs haltérophiles de la région s’entraînaient discrètement du côté du centre sportif de Boulari, au Mont-Dore. Mais tout s’est écroulé en moins d’une semaine. Dès l’annonce des premiers cas de Covid-19 sur le territoire mi-mars, c’est Nauru qui s’est inquiété pour ses ressortissants sur place. « En 48 heures, le gouvernement de Nauru a affrété un avion pour rapatrier ses athlètes, raconte, un peu médusé, Michel Quintin, le directeur du Comité territorial olympique et sportif (CTOS). Plusieurs autres haltérophiles ont pu aussi prendre cet avion pour partir. » Si les Papous sont restés un peu plus longtemps, le temps de trouver un vol vers l’Australie, étape vers Port Moresby, très vite, seuls le coach Paul Coffa, sa femme et Eileen Cikamatana, athlète australo-fidjienne, restaient à Boulari. Coffa a donc décidé de fermer les portes de l’IOH. Un choix qui s’est avéré définitif puisqu’une ouverture est prévue en Australie.

27 qualifications olympiques

L’avenir de l’institut restait fragile après le désengagement de la Nouvelle-Calédonie de la gestion et le refus, dans un contexte budgétaire tendu, de la ville du Mont-Dore de reprendre la main. En onze ans, l’IOH et ses athlètes auront rapporté 139 médailles d’or aux Jeux du Pacifique, 13 médailles aux Jeux du Commonwealth ou encore 27 qualifications olympiques. Une vingtaine d’haltérophiles y résidaient à l’année. L’outil aura été également un élément clef de l’attribution des Jeux du Pacifique à la Nouvelle- Calédonie en 2011, nombreux pays ayant voté pour la candidature de NC2011 grâce à l’installation de l’IOH à Boulari. Selon le CTOS, il aurait également eu un rôle dans le succès de Paris-2024.

A.B. ©afp