L’Ican entre dans le dur

Après la trêve en raison de la consultation sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, l’instance coutumière autochtone de négociation (Ican) a haussé le ton, mercredi. Lors d’une conférence de presse, elle a annoncé une mobilisation devant le site de Vale, vendredi 23 à Goro, afin de porter son message. Comme l’a souligné Raphaël Mapou, le secrétaire du comité Rhéébu Nùù, « nous allons entrer dans le dur. Le processus va se radicaliser et je pèse mes mots. Vendredi, nous attendons un signal de Vale et de la province Sud. Nous ne voulons pas arriver au 31 octobre (date butoir à laquelle Vale Rio a indiqué que l’usine serait mise sous cloche faute de repreneur), à ce moment-là, c’est nous qui demanderons le départ de Vale ». Le collectif dénonce le rôle d’Antonin Beurrier, le PDG de Vale NC, « de mèche avec la province Sud et la complicité de l’Etat » pour empêcher l’ouverture de réelles négociations autour du projet de reprise porté par la Sofinor et Korea Zinc*. Le collectif appelle donc la province Sud à encourager Vale à ouvrir ces discussions et l’État à se positionner sur l’avenir de l’usine du Sud. Il souligne à nouveau sa détermination à faire de cet outil industriel, une usine pays. Si le collectif estime ne pas avoir été entendu, il envisage une nouvelle mobilisation la semaine suivante, avec, cette fois, la possibilité de bloquer l’usine. L’Ican appelle à une mobilisation sans blocage devant l’usine du Sud, le vendredi 23 octobre. Un rendez- vous est donné au parc de la Coulée, avec un départ prévu à 7 heures.

*Selon nos confrères de France Télévisions, une nouvelle offre pourrait prochainement être déposée, regroupant plusieurs partenaires industriels de poids. Une offre pas encore officielle sur laquelle l’Ican a préféré ne pas se prononcer pour le moment.

M.D.