Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a confirmé mercredi à Paris, à l’issue du Conseil des ministres, la date du troisième référendum d’autodétermination. Il se tiendra le 12 décembre 2021. Un calendrier qui avait été présenté mardi à l’Élysée lors du rendez-vous des délégations avec le président de la République, Emmanuel Macron.
Sébastien Lecornu a tenu a souligner que la décision n’était pas prise au début des discussions à Paris mais qu’elles avaient montré une forme d’urgence à travailler au jour d’après. Il a ajouté que la date ne faisait pas non plus l’objet d’un consensus mais qu’il y avait une « convergence des parties prenantes pour le faire le plus rapidement possible afin de sécuriser la fin de l’Accord de Nouméa ».
Dans un communiqué diffusé avant le Conseil des ministres, et suite à l’évocation d’un éventuel accord entre les parties dans la presse, l’Union calédonienne avait prévenu que la déclaration de l’Etat serait « une déclaration unilatérale (qui) reflètera et exprimera les intentions de l’Etat en cas de oui et en cas de non ». « L’Etat assume ses positions et il le fait librement. La position de l’Etat ne nous engage pas. Elle n’a pas été validée par notre délégation. »
Les indépendantistes militaient pour un référendum à la fin 2022 tandis que les loyalistes étaient en faveur d’une organisation rapide.
L’Etat a finalement considéré « que l’intérêt général, au titre de la visibilité, de la stabilité de la vie politique, et surtout économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie commandent de faire cette consultation le plus rapidement possible dans des délais légaux et techniques possibles » selon les termes employés par le ministre.
Sébastien Lecornu a néanmoins concédé qu’il y avait un risque de voir certains personnages politiques nationaux être tentés par une instrumentalisation de cette séquence en vue de l’élection présidentielle. Il a formulé un appel solennel pour que les uns et les autres prennent leurs responsabilités. « C’est l’image de la France et notre honneur collectif que ce processus arrive à son terme dans de bonnes conditions ».
Quel que soit son résultat, le référendum sera suivi d’une période de discussions, de négociations entre le 13 décembre 2021 et le 30 juin 2023, soit 18 mois qui mèneront à une « transition ». En cas de victoire du oui, il faudra se préparer à l’exercice de la pleine souveraineté. En cas de victoire du non, il faudra élaborer un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie. Devrait alors se tenir un nouveau référendum.
C.M.
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