Les ventes restent très marginales

Laurent Jeandot, président de l’association professionnelle des concessionnaires automobiles, s’attendait à un essor plus rapide de l’électrique. (© G.C.)

Seuls 147 véhicules 100 % électriques ont été vendus en 2023, soit moins de 2 % des immatriculations. L’association professionnelle des concessionnaires automobiles (Apca) évoque une méconnaissance des performances, des tarifs encore élevés et un attachement des Calédoniens aux gros moteurs thermiques.

Au mois de septembre, le gouvernement a mis en place une prime, d’un montant maximal de 600 000 francs, pour l’achat par un particulier d’un véhicule 100 % électrique. « On a constaté au départ un certain engouement, qui s’est malheureusement rapidement éteint », indique Laurent Jeandot, président de l’association professionnelle des concessionnaires automobiles. Sur les 8 576 véhicules mis en circulation au cours de l’année 2023, seuls 147 correspondaient à du 100 % électrique, contre 16 % d’hybride et 82,5 % de thermique. « Les ventes de véhicules électriques sont à un niveau encore insuffisant, de notre point de vue. Il y a peut-être une méconnaissance vis-à-vis de l’électrique, de son autonomie en particulier. »

À ce rythme de progression, l’objectif gouvernemental de 50 % d’électrique parmi les véhicules vendus en 2035 lui paraît difficilement atteignable. « Même s’il faut être ambitieux en matière d’environnement, l’objectif paraît un peu trop élevé. »

UN PRIX ENCORE TROP ÉLEVÉ ?

La citadine Dacia Spring, l’un des véhicules électriques les moins chers du marché, affiche un tarif de 2,3 millions de francs, déduction faite des 600 000 francs de prime. « C’est quasiment au prix du thermique, mais ça peut être une des raisons, notamment en période de difficultés économiques, avec de mauvaises nouvelles dans le secteur du nickel. » La coûteuse batterie étant souvent importée de Chine, certains véhicules passent sous le seuil minimal de valeur des composants produits en Europe, ce qui les prive de l’exonération de droits de douane à l’entrée en Calédonie.

« PAS ASSEZ DE BRUIT »

L’attachement d’une partie des Calédoniens au moteur thermique, et à ses sensations de conduite, serait-il une autre explication ? Laurent Jeandot croit à cette hypothèse. « Les constructeurs font des moteurs de moins en moins polluants, y compris sur le thermique. Sur les gros pick-up, ils ont remplacé le V8 par un V6. Et nous avons des clients qui n’en veulent plus, parce que ça ne fait pas assez de bruit, même si le V6 marche mieux, qu’il est moins cher et plus puissant. »

Gilles Caprais