Les Salomon abandonnent le vaccin, « soulagement » chez les Cagous

À Honiara, où les 17e Jeux du Pacifique se dérouleront du 19 novembre au 2 décembre, la Nouvelle-Calédonie enverra près de 300 athlètes. / © CTOS

La vaccination contre le Covid ne sera plus obligatoire aux îles Salomon au moment des Jeux du Pacifique, en novembre. Une bonne nouvelle pour les équipes de Nouvelle-Calédonie, qui récupèrent de nombreux athlètes médaillés et médaillables.

Le Comité territorial olympique et sportif (CTOS) a reçu début juin la confirmation, venue du comité d’organisation des Jeux. « Depuis le mois de mars, on avait fait les démarches pour que ça se libère, mais on n’était sûr de rien. C’est une bonne nouvelle », commente Michel Quintin. Le directeur du CTOS, sans avoir dressé un compte précis du nombre de non-vaccinés, se prépa- rait à se passer de nombreux athlètes médaillés d’or aux Jeux d’Apia, en 2019.

Pour le karaté, c’est « un soulagement ». « On avait plusieurs athlètes qui n’auraient pas pu participer, notamment dans l’équipe technique [les katas, ndlr]. Maintenant, on va pouvoir présenter l’équipe la plus performante », se réjouit Marjorie Lopez, entraîneuse de la sélection.

Son alter ego Grégory Panné s’autorise désormais à viser 10 médailles d’or dans les 16 épreuves qui auront lieu à Honiara. « Se préparer dans l’incertitude, c’était un peu compliqué. Mais notre équipe est expérimentée, et cette nouvelle nous donne une impulsion. Maintenant, on est serein. » L’équipe a multiplié les confrontations dans le Pacifique, dernièrement, « pour faire en sorte que chaque athlète soit dans l’optique d’aller chercher une médaille d’or ».

LE DILEMME DE LA RÉINTÉGRATION

En athlétisme, près de 10 % des athlètes présélectionnés sont non-vaccinés. Parmi eux, quelques très sérieuses chances de médaille dans les lancers. Mais la décision des autorités salomonaises a été annoncée « trop tard » pour une préparation optimale, déplore Steeve Druminy, responsable de l’équipe. « Trois mois d’entraînement intensif pour faire des perfs, c’est un peu juste. »

Au moment de définir la sélection définitive, le 18 septembre, les encadrants feront face à un dilemme : faut-il intégrer les athlètes qui ont théoriquement leur place, mais dont la préparation est minimale ? « Il y a une question d’éthique, d’équité envers ceux qui se sont préparés de longue date. À performances égales, c’est eux qu’on ira chercher. Mais s’il y a une médaille d’or à assurer, il n’y aura pas photo… »

POUR LES RAMEURS, ENCORE UNE PRÉPARATION COMPLIQUÉE

En va’a, l’équipe de Nouvelle-Calédonie enregistrera le retour de quelques-uns de ses meilleurs éléments. « On avait été embêtés avec ça, aux dernières compétitions », notamment aux Mini-Jeux 2022, rappelle Richard Drouet, responsable de la sélection. « Beaucoup d’excellents rameurs n’avaient pas pu participer, donc c’est une très bonne nouvelle pour nous. »

Malgré cela, la préparation de Honiara 2023 est « pire » que celle de Saipan 2022. « L’an dernier, tout le monde s’entraînait à fond. Cette année, avec les requins, c’est un sacré bazar… » La pratique des sports nautiques étant interdite dans la zone des 300 mètres autour du littoral de Nouméa, certains s’en- traînent sur le lac de Yaté.

Des clubs ont organisé des stages à Singapour et à Wallis- et-Futuna pour retrouver des conditions d’entraînement décentes. Au-delà des Jeux de 2023, la question de la pérennité du haut niveau pour le va’a en Nouvelle-Calédonie se pose fortement, assure Richard Drouet. « Les uns après les autres, les parents retirent leurs enfants des clubs. C’est un gros souci pour notre discipline. »

Gilles Caprais

FAVORIS

Même à court de préparation, la Nouvelle-Calédonie conserve de sérieuses chances de victoire. À Apia, le territoire le plus prospère de la zone avait décroché une 13e victoire en 16 éditions des Jeux, grâce à 182 médailles dont 76 en or, loin devant la Papouasie-Nouvelle-Guinée (130 médailles, 30 d’or), vainqueur en 2015 et en 1991 à domicile. Fidji a remporté l’édition inaugurale, en 1963 à Suva.