Les promesses de Melbourne

En 2019, la ligne Melbourne- Nouméa représentait un flux annuel de 35 000 passagers et 7 000 touristes australiens. La destination est également prisée des Calédoniens pour ses œuvres de street art mondialement connues, ses quartiers aux ambiances variées, son bord de mer, ses sorties shopping, culturelles et nocturnes. (© A.-C.P.)

Vendredi 8 décembre, vers midi, un A320 de la compagnie à l’hibiscus se pose sur le tarmac de l’aéroport de Melbourne après un vol inaugural d’environ 3 h 45. Cela n’était pas arrivé depuis 2020 et l’arrêt de la ligne (lancée en 2014) en raison de la crise sanitaire.

La Nouvelle-Calédonie retrouve ainsi, trois ans après le Covid, l’ensemble de ses fréquences aériennes. À bord, des Calédoniens impatients de retrouver leurs familles, leurs amis, ou de s’immerger dans cette ville foisonnante aux cinq millions d’habitants, deuxième métropole d’Australie après Sydney. Mais aussi une délégation d’une quarantaine de personnes, composée d’élus et d’acteurs économiques et touristiques du territoire.

L’un des enjeux de la réouverture de la liaison est de profiter des possibilités qu’elle offre en matière de développement aux entreprises calédoniennes. Et au tourisme. Depuis le mois d’août, Aircalin et Nouvelle-Calédonie tourisme multiplient les campagnes de promotion de la destination afin d’attirer les habitants de Melbourne. Il faut dire que la ligne pourvoyait un tiers des touristes australiens avant sa fermeture. Ces derniers, près de 26 000 en 2019, génèrent des revenus. Ils auraient dépensé +2,7 milliards de francs cette année-là.

Alors, même si « son exploitation pesait sur les comptes de la compagnie » et que cette dernière va à nouveau « devoir supporter un déficit » avec la reprise, indique le gouvernement, il n’était pas envisageable qu’elle ne redémarre pas. Les coûts opérationnels (survols, catering, équipage…) sont notamment plus élevés que sur les routes de Sydney ou Brisbane. Et les tarifs des billets sont « sensiblement identiques » afin de « rester compétitif » et attractif. Aircalin a donc sollicité l’Adanc, Agence pour la desserte aérienne de la Nouvelle-Calédonie, « à hauteur de 250 millions de francs annuels sur la période 2024-2028 » pour « soutenir son développement ». L’entreprise espère retrouver le niveau de trafic de 2019 dès la première année d’exploitation.

Et alors que la compagnie née en 1983 célèbre ses 40 ans, elle déploie aussi son activité vers les îles du Pacifique Sud avec une nouvelle liaison Nouméa-Nandi-Papeete le mercredi. Et « réfléchit [même] à d’autres perspectives ».

Anne-Claire Pophillat