Les premiers touristes chinois arrivent

Dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement touristique, les premiers touristes chinois arriveront à la Tontouta, le 19 février. Fruit d’un travail conjoint entre le GIE Nouvelle- Calédonie tourisme point Sud et la compagnie Aircalin, ce charter doit être le premier de nouvelles rotations à venir. Reste à voir quelles seront les retombées économiques de l’ouverture de ce nouveau marché.

Des marchés pour tenter de faire décoller le tourisme ? La Chine ne sera pas le premier. Les promoteurs locaux ont bien essayé d’ouvrir de nouvelles destinations ces dernières années sans pour autant parvenir à dynamiser une filière atone depuis de longues années. Les Ateliers du tourisme, organisés en 2016, ont pourtant mis en lumière l’importance du marché chinois et le potentiel de développement pour la Calédonie.

Comme le souligne Jean-Marc Mocellin, le directeur du GIE Nouvelle-Calédonie tourisme point Sud, les choses sont allées très vite. En à peine un an, le GIE et Aircalin sont parvenus à faire labelliser la Nouvelle-Calédonie « China ready » et à trouver un tour-opérateur pour faire venir ces voyageurs. Un partenariat touristique a plus précisément été signé le 27 octobre 2017, à Shanghai, par les représentants du tourisme calédonien et ceux de Caissa, un des principaux tour-opérateurs chinois.

Peu de contacts avec la population

En marge de ce travail, l’accueil de ces nouveaux touristes a nécessité quelques aménagements, notamment au niveau des banques. Jusqu’à présent, il était impossible de changer le yuan, la monnaie chinoise. À partir de mars, les touristes chinois pourront également payer avec leur carte UnionPay, la plus utilisée en Chine, mais qui ne fonctionne pas encore chez nous.

Afin de préparer au mieux les professionnels, le GIE a organisé une réunion préparatoire avec une guide chinoise. L’idée étant de permettre aux commerçants ou aux restaurateurs, par exemple, de les accueillir dans les meilleures conditions possible. Histoire, philosophie, us et coutumes et manières de vivre. Un dernier point qui a suscité quelques rires dans l’auditoire du fait du grand écart culturel.

Mais l’amusement a rapidement laissé place au désenchantement quand les professionnels ont pu voir le programme des touristes. Les 282 touristes ont eu le choix parmi trois packages dans les hôtels du groupe Marriott (les deux Méridien et le Sheraton de Deva). Des packages à partir de 400 000 francs incluant bon nombre de repas et une longue liste d’activités. Ils auront donc relativement peu de temps à consacrer aux boutiques et restaurants du territoire.

Bientôt un contrat de destination

Les grands gagnants de cette opération seront donc essentiellement la compagnie aérienne du territoire et les grands hôtels. Grands hôtels, qui en dehors du Méridien de l’île des Pins, peinent à remplir leurs chambres. Les promoteurs de ce premier convoi espèrent donc que tout se passera pour le mieux, de façon à pouvoir y donner une suite. Si nous n’en sommes pas à la mise en place d’une ligne régulière, c’est bien la volonté politique derrière ce premier travail. Un contrat de destination devrait d’ailleurs être signé dès le mois prochain. Pour mémoire, deux contrats de destination ont déjà été signés afin de promouvoir la Nouvelle-Calédonie en Australie, au Japon et en Nouvelle-Zélande. L’idée est de fédérer les professionnels pour donner une image lisible et une offre plus structurée.

Comme l’a rappelé Jean-Marc Mocellin, d’autres charters sont déjà prévus si celui-ci devait se dérouler sans accroc. À terme, l’objectif est de faire venir 9 000 touristes chinois par an à l’horizon 2025, selon les chiffres du gouvernement. Reste à voir comment sera organisée cette filière dans la filière à laquelle les Calédoniens sont encore relativement peu préparés. Sans compter sur le fait que la volonté de faire venir des visiteurs chinois repose sur des techniciens et des politiques qui estiment bon pour le territoire ce développement et non sur un engagement de la population.

M.D.