Les ambitions nautiques de Boulouparis

Boulouparis espère développer le tourisme grâce aux activités nautiques. © Mairie de Boulouparis

À Nouméa, la peur du requin rend incertain l’avenir des sports d’eau. La commune dirigée par Pascal Vittori affiche de grands projets pour Bouraké, socle de ses ambitions de développement du tourisme et des activités nautiques.

Interdits à moins de 300 mètres des côtes de la capitale, les sports nautiques sont contraints de gagner le large ou la Brousse. Du côté de Boulouparis, la municipalité a décidé de développer le tourisme basé sur la mer. « C’est une nouvelle orientation donnée à la commune », explique Pascal Vittori, le maire, qui brandit ses atouts naturels. Une quarantaine d’îlots au sein de la baie de Saint-Vincent, une vaste mangrove de 3 800 hectares, des coraux résistants au changement climatique, de « très belles » rivières, des sites remarquables comme les îlots Tenia et Petit Tenia… Pour l’heure, « ce panorama est peu utilisé », constate Pascal Vittori. « On veut le mettre à la disposition des habitants de Boulouparis et des Calédoniens en général, et accueillir les gens dans nos gîtes, nos tables d’hôtes, nos restaurants… ».

220 MILLIONS DE FRANCS

Le socle des ambitions de la mairie est le bout de la presqu’île de Bouraké. Une première vague de travaux a été réalisée ces derniers mois. Le wharf a été amélioré, au prix d’un investissement de 40 millions de francs. Ont également été ajoutés : ponton flottant, parking rénové, point d’eau, site de camping gratuit… La suite du programme est la construction d’une base nautique qui sera consacrée dans un premier temps aux rameurs de la commune, soit le Ténia Va’a Club et le Mawii va’a.

Une enveloppe de 50 millions de francs est prévue pour le budget 2024. L’offre sera ensuite élargie aux plaisanciers, qui pourront mouiller grâce à des corps- morts nouvellement installés. Un plan de mer « sécurisé » permettra l’initiation à la voile et à la rame. « Et enfin, on envisage la construction entre les deux baies, sur la pointe rocheuse, d’un véritable club house, avec un restaurant », précise Pascal Vittori. Ce qui portera l’addition à 220 millions de francs, une somme que le maire aimerait voir, au moins partiellement, prise en charge par l’État dans le cadre des contrats de développement.

« POUR MOI, BOULOUPARIS,
C’EST LE MEILLEUR ENDROIT »

Olivier Jaquemet, directeur du Cercle nautique calédonien (CNC), promet un bel avenir à la base nautique de Boulouparis. « Les plaisanciers cherchent des corps-morts. À 60 kilomètres de Nouméa, c’est une distance idéale, ça promet un beau développement. » Stanley Pani, président de Mawii va’a, veut déjà voir plus loin. « Dans ma vision lointaine, le but, c’est de créer une école internationale de la rame : va’a, paddle… » Le lieu serait plus propice encore que Nouméa. La passe est proche, les îlots sont accessibles. La baie de Saint-Vincent offre un grand nombre de parcours et de possibilités pour se protéger du vent. « Pour pouvoir faire de la grande glisse, il faut être au large. Passe Ténia, passe de Ouano… c’est le top. Pour moi, Boulouparis c’est le meilleur endroit. Ça répond à tous les critères. »

Gilles Caprais

Une « family race » de 60 kilomètres

Le Mawii va’a, organisateur de la Bouraké Cup, a décidé de voir plus grand cette fois-ci. Ce vendredi 14 juillet à 7 h 30, une course “downwind” (au vent arrière) devait partir de Nouméa, entre le Rocher à la voile et l’île aux Canards, jusqu’à Bouraké. La course sera la deuxième plus longue de Nouvelle-Calédonie, après la Groupama Race. Les 60 kilomètres sont ouverts aux Hobie Cat, aux voiliers et aux rameurs aguerris, qui progresseront à une vitesse d’environ 10 km/h. « Si on laisse partir quelqu’un qui rame une fois par semaine, on va le ramasser à la petite cuillère », explique Stanley Pani. Il espère que cette première épreuve qui sera moins une compétition qu’une course familiale, lancera de nombreuses éditions.