L’électrique, « un des aspects de l’écomobilité »

Pour Caroline Nicolleau, représentante territoriale de l’Ademe en Nouvelle-Calédonie, « on n’a plus le choix, il faut favoriser la sobriété au vu des enjeux environnementaux ». (© A.-C.P.)

Si l’Ademe participe au développement de l’électromobilité sur le territoire, l’Agence de la transition énergétique mise surtout sur « la sobriété ».

Partenaire de l’ACE, Agence calédonienne de l’énergie, l’Ademe cofinance des projets qui visent la transition énergétique, parmi lesquels ceux liés à l’écomobilité. « On cherche tous les outils favorisant la diminution des gaz à effet de serre », explique Caroline Nicolleau. Parmi eux, l’électromobilité, élément clé du Stenc 2.0, présente des avantages. Tout d’abord celui de ne pas émettre de CO2 en roulant. Ni de polluants type oxyde d’azote, ce qui participe à améliorer la qualité de l’air. L’Ademe accompagne des initiatives qui participent de son essor, comme l’appel à projets lancé l’année dernière avec l’ACE, visant le déploiement de bornes électriques sur le domaine public.

La question qui se pose, selon Caroline Nicolleau, est plutôt celle de l’impact de la recharge du véhicule, puisqu’en Nouvelle-Calédonie, le kilowattheure « est encore carboné », notamment le soir, quand les particuliers « font le plein ». La journée, grâce à l’énergie issue du solaire, l’opération est plus intéressante, rendant la voiture électrique « particulièrement pertinente pour les flottes des entreprises ». Et plus le mix énergétique se verdira, plus l’intérêt de l’électrique grandira.

« UNE SOMME D’ACTIONS »

Mais le premier levier en termes d’écomobilité, c’est « la sobriété », insiste la représente territoriale de l’Ademe. « C’est illusoire de penser que l’électromobilité va résoudre tous les problèmes d’émission de gaz à effet de serre dans le transport. C’est seulement un des aspects de l’écomobilité. » L’important est de maximiser les ressources et les façons de se déplacer, souligne Caroline Nicolleau. « Avec 100 Kwh de batterie électrique, on peut avoir soit un pick-up, soit deux citadine, ou alors 200 vélos à assistance électrique. Avec la même quantité d’énergie, on peut donner la possibilité à pleins de gens de bouger. Les 4×4 électriques ne sont pas une solution. »

Cette réflexion a poussé l’Ademe à mettre sur pied une charte sur l’écomobilité, qui regroupe 35 adhérents, entreprises, collectivités, établissements scolaires, forces armées, associations, avec lesquels des plans de mobilité ont été réalisés. L’exemple le plus abouti est celui de l’aéroport de La Tontouta, qui concentre douze entreprises et plusieurs centaines d’agents. « Une petite piste cyclable a été créée et des vélos avec parking sécurisé ont été mis en place pour les trajets des agents sur la plateforme. »

Afin d’inciter à pédaler, par exemple, les entreprises peuvent installer des douches, ou aménager une cuisine pour éviter des déplacements… « Cela peut paraître anecdotique, mais c’est une somme d’actions qui va permettre que les conditions soient réunies pour que les salariés aient le choix. » Et les bienfaits sont nombreux : « l’essence coûte cher, surtout si on a une grosse voiture, le facteur est de 2,5 à 3 pour un plein entre une citadine et un pick-up », le vélo permet de faire « du sport sur son trajet domicile travail, et c’est bon pour la santé, le bien-être et l’environnement ». L’enjeu, conclut Caroline Nicolleau, c’est « la réduction des déplacements et le développement de l’écomobilité ».

A.-C.P.